Ai No Kusabi Fan Fiction ❯ Libre ❯ Chapitre 6 ( Chapter 6 )

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         &nb sp;                         &nb sp;                         &nb sp;                         &nb sp;          LIBRE   Auteur : Annette   Disclaimer : les personnages d’Ai no Kusabi ne m’appartiennent malheureusement pas. Tous les autres seront ma création exclusive, en particulier, ce cher docteur Linas, Nathan Toledano, Kiro Aroga, Lucius Riinga et les pets Lyobée, Alexandre et Milo.   Couple : IasonxRiki bien sûr , s’il y en a d’autres ce sera une surprise   Genre : euh angst, yaoi bien sûr, violence par précaution pour les prochains chapitres   Béta : Andarta, grand merci pour les conseils et ton bon exemple sur Deicide.   Note : Cette fiction est basée principalement sur la traduction de la nouvelle Ai no Kusabi par Rieko Yoshiara dont la traduction en espagnol se trouve sur le site suivant : http://es.geocities.com/ai_no_kusabi_2000/ankmain.htm.         &nb sp;                  CHAPITRE 6 :           & nbsp;           &nbs p;            & nbsp;         Le silence se fit comme il approchait du bar. Il récupéra un tabouret libre et fit signe à l’eunuque officiant derrière. Il était encore prisonnier au milieu de cette foule. Tant que la soirée ne serait pas finie, il devrait supporter ces regards et ces murmures autour de lui. Mais en attendant, il allait se consoler avec un verre de cognac. Le barman lui approcha le scanner pour vérifier son identité, Riki posa son Å“il devant… -       &nbs p;      Z 107 M ? Hum, c’est bien la première fois que je vois un pet avoir le droit de boire de l’alcool. -       &nb sp;      C’est pas moi qui décide, répondit-il en haussant les épaules. Un cognac et le meilleur.   Le serviteur le regarda un instant, hésitant, puis passa une commande et se dirigea vers un panneau du mur derrière lui, qui laissa apparaître le verre de Riki. -           &n bsp;  Je ne pense pas que ton maître t’ait autorisé à te saouler alors fais attention, dit-il en servant le brun. -           &n bsp;  Rassure-toi, je n’en ai pas l’intention, j’ai juste besoin de quelque chose de fort. -           &n bsp;  Déjà fatigué ? Tu ne vas pas gâcher le spectacle, quand même ? -        & nbsp;     Mais pourquoi tout le monde pense que je ne suis qu’un provocateur ? -         & nbsp;    Tu n’as pas laissé un bon souvenir ici… Ta réputation t’a précédé, même si moi, je ne t’ai pas connu lors de ton précédent passage. -            ;   Oué… ben je vais me faire une joie de les contredire. Je vais être sage rien que pour le plaisir de prouver qu’ils peuvent se tromper, répondit Riki, légèrement énervé. -      &nbs p;       Moi ce que j’en dis… ça n’a pas beaucoup d’importance de toute façon, ajouta le barman et il s â€˜Ã©loigna pour servir des jus de fruits aux autres pets.   Le brun resta seul avec son verre et ses pensées. Il n’était plus ignorant et impulsif et savait très bien que ce que lui avait dit le serviteur reflétait ce que pensait Eos de lui. Maudit Iason avec la promesse qu’il lui avait extorquée et surtout, maudit Kirie pour s’être trop approché des Blondies et l’avoir obligé à s’engager auprès de son maître. Son Maitre ! Il fallait qu’il s’habitue à le voir comme ça dans sa tête, s’il ne voulait pas commettre d’erreurs. Un bruit le tira de sa réflexion et il vit un groupe de pets proche de lui qui commandaient leurs cocktails érotiques spéciaux pour les doper lors de leur montée sur scène. Il n’avait jamais voulu les goûter, ayant appris très tôt les drogues qui les composaient ; le prix qu’ils payaient pour garder une apparence adolescente le plus longtemps possible était trop élevé. Il y avait assez de raisons pour perdre la tête sur Amoi sans les provoquer par soi-même, surtout pour rentrer dans les bonnes grâces d’une élite qui se moquait de leur existence ou des sacrifices qu’elle leur imposait. -          &nbs p;   Ils sont totalement inconscients ! -               Euh ? sursauta Riki. -           &n bsp;  Je disais qu’ils sont inconscients de ce qu’il va advenir d’eux, reprit le barman. Tu dois le savoir, toi, qui vient de Céres. -               S’ils avaient une idée de la vie qui les attend dans les bordels, ils feraient moins les fiers, c’est sûr. -         & nbsp;    C’est ce qui me permet de les supporter certains jours, soupira le barman, l’idée qu’ils sont ignorants de ce que l’avenir leur réserve. -        &nbs p;     Ils ne sont quand même pas obligés d’être aussi méprisants et arrogants, répondit Riki. -           &n bsp;  Non, tu as raison. Mais même s’ils ne me considèrent plus comme un homme, je crois que je préfère ma place à la leur.   Le bâtard poussa un profond soupir. Où se plaçait-il lui dans tout ça ? Il n’avait pas été sélectionné enfant pour être un pet, déjà trop brun, cela l’avait aussi écarté de la voie des serviteurs eunuques. Il ne lui était resté que le chemin des hors la loi jusqu’à ce que sa vie croise celle de Iason et que sa maudite curiosité ne l’amène à le provoquer. Mais il comprenait le barman, au moins lui avait une espérance de poursuivre sa vie plus longtemps que la moyenne. Que ce soit à Eos ou à Midas, ses compétences trouveraient toujours un employeur intéressé. Il se retourna pour regarder la foule derrière lui, pets au premier plan, élites plus au fond. Tous engagés dans des conversations qu’ils pensaient capitales. Il se sentait totalement étranger dans cet environnement mais où était sa place désormais ? Les yeux de Iason se posèrent sur lui, il les sentit le brûler avant d’en être sûr. Ils se regardèrent pendant quelques minutes, le brun était totalement hypnotisé par ces yeux de glace. Le Blondie était son ancrage en ce monde et le lien entre eux semblait de plus en plus fort, même s’il n’en comprenait pas la complexité, ni l’amplitude. Des éclats de voix le tirèrent de sa contemplation, plusieurs pets semblaient se disputer. Il se retourna vers le barman qui avait l’air en colère. -               Que se passe-t-il ? -         &n bsp;    Oh, c’est encore Alexandre et Milo qui jouent les rois. Ils s’en prennent à tous les pets plus beaux qu’eux. Mais je ne connais pas leur dernière victime.   Riki prit son verre et se dirigea vers le groupe pour voir ce qu’il se passait, espérant se changer les idées. Les spectateurs s’écartèrent pour lui laisser le passage, le laissant sous le choc. Par terre se trouvait l’être le plus étrangement beau qu’il lui ait été donné de voir depuis longtemps. Un autre pet, vu son costume, mais d’une apparence incroyable, fin, pâle, délicat, aux longs cheveux argentés. Les yeux fermés, il avait mis les bras devant lui pour se protéger et semblait trembler de peur. Deux autres pets le dominaient, ce devait être ceux dont lui avait parlé le barman. Sentant les mouvements autour d’eux, ils se retournèrent et leurs yeux brûlèrent de colère en reconnaissant Riki. -           &n bsp;  Sale bâtard, siffla l’un d’entre, ne t’approche pas de nous. -           &n bsp;  Mais je n’en ai pas envie… Que lui voulez-vous ? répondit le brun. -           &n bsp;  Cela ne te concerne pas, laisse-nous. -          & nbsp;   Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous contaminer mais je repars avec lui.   Il se pencha vers l’inconnu et lui tendit la main pour l’aider à se redresser. -          &nb sp;   Viens avec moi, je vais t’aider… et si vous recommencez à l’agresser, rajouta-t-il en se retournant vers les autres pets, je me ferais un plaisir de raconter à mon maître certains de vos trafics… je suis sûr qu’il n’appréciera pas que vous continuiez à utiliser des drogues officiellement interdites. -          &n bsp;   Tu.. tu n’oserais pas, fulmina celui qui avait les cheveux bleu roi pendant que ces yeux dorés lançaient des éclairs de colère. -               Ne me tentez pas, répondit Riki, et vous savez très bien que mon maître me croira sans hésiter, quoique je lui dise. Alors arrangez-vous pour qu’il ne lui arrive rien, rajouta-t-il en montrant l’argenté. Comme les deux pets ne lui répondaient plus, il prit la main de l’inconnu et se dirigea vers le bar. -           &nb sp;  Tiens, assieds-toi à coté de moi et prends un verre, ça te fera du bien. Il reposa son verre sur le comptoir en soupirant. Qu’est-ce qui lui avait pris de jouer au sauveur ? Il voulait rester discret et il s’était mis à dos deux pets de première classe apparemment. Il se retourna pour les observer, ils étaient bien appariés ces deux-là. Celui qui lui avait répondu semblait attirer la lumière avec ses cheveux bleus vifs et ses yeux dorés tandis que son compagnon semblait n’être que douceur avec ses cheveux verts pâles et ses yeux couleur lavande, ils étaient très beaux de loin, mais il avait bien senti la colère et le mépris qu’ils ressentaient pour lui. Ils avaient certainement été élevés à l’Académie pour allier autant de beauté particulière avec un caractère aussi orgueilleux. Il se retourna vers son voisin qui restait tête basse sans bouger. -               Eh ne reste pas comme ça ! Qu’est-ce que tu veux boire ? -          & nbsp;   Je … je sais pas si j’ai le droit de boire.   Une voix douce et grave s’éleva surprenant le barman et Riki.   -          & nbsp;   Il va le vérifier, ton maître aura inscrit ses choix pour toi avec ton identité, répondit ce dernier en faisant signe au serviteur.   Le barman approcha le scanner de l’œil de l’argenté et laissa échapper une exclamation de surprise.   -         &nb sp;    C’est bizarre, il y a son identité mais c’est tout, son maître a dû oublier de l’inscrire, mais c’est la première fois que je vois ça de la part d’un Blondie. -            ;   Il n’a pas le droit de boire ? demanda Riki, interloqué. -        & nbsp;     Non, je ne peux rien lui servir, répondit le serviteur, désolé. -      &nbs p;       Comment t’appelles-tu ? demanda alors Riki en regardant l’argenté. Quel est le nom de ton maître ? rajouta-t-il. -               Je m’appelle Lyobée et je crois que mon maître se nomme Lucius Riinga mais je ne l’ai que vu ce soir pour la première fois. Personne ne m’avait dit que je devais l’accompagner à cette soirée. -          ;     Tu le vois ? Tu peux me le montrer ? -           ;    C’est celui qui parle avec Sir Am… Ils ont l’air de bien se connaître. -        &nb sp;     C’est un des invités personnels de Raoul Am, leur dit le barman, ils doivent travailler ensemble d’après ce que je comprends. -          &nb sp;   Dans ce cas, sers-lui un jus de fruit, quelque chose de simple, sans additifs spéciaux, il en a besoin après la peur que lui ont causé les deux autres, ordonna Riki. Et pour ne pas que vous ayez de problèmes tous les deux, mets ses boissons sur mon compte. -               Tu es sûr ? Ça ne s’est jamais fait. Je sais bien que tu ne crains pas de défier ton maître, mais je ne sais pas si je peux le faire.   Le barman semblait vraiment hésiter.   -       &nb sp;      Ecoute, je ne pense pas que Iason Mink soit beaucoup préoccupé par quelques jus de fruits que j’aurais offert à un autre pet, même non inscrit dans la base de données. Pour une fois, tu pourras dire que je t’ai ordonné de le faire, puisque tu es censé m’obéir.   Le brun répondit avec un clin d’œil.   Il était sur que Iason ne remarquerait même pas cette dépense et tant qu’il se contentait de boissons anodines, les autres Blondies ne pourraient se servir de ce prétexte pour s’en prendre à lui. Lyobée avait suivi cette discussion sans trop comprendre, il ne devait pas être arrivé sur Amoi depuis longtemps, il ne semblait pas du tout à sa place. Riki l’observa pendant qu’il dégustait un jus rouge de fruits des bois lentement, comme s’il s’agissait d’une boisson sacrée. Ses longs cheveux argents cachaient son visage, mais son corps finement musclé montrait une maturité surprenante. Il était jeune mais ne dégageait pas l’ambiguïté adolescente des autres pets. Se sentant observé, il releva la tête pour regarder Riki et celui ci eu un autre choc : les yeux de Lyobée étaient de la même teinte argentée que ses cheveux, ils n’avaient presque pas de pupille, sa peau pâle, son visage fin ressemblaient à un masque mais le regard qui se posait sur lui le surprit par la douceur qui transparaissait.   -        &n bsp;     Merci, Riki, je sais que tu ne crains rien de la part de ton maître, mais j’apprécie ton geste vraiment, peu aurait eu le même ici. -           &nb sp;  Hum… y a pas de quoi, répondit finalement le brun, un peu gêné. Et d’où viens-tu ? Tu es si différent de nous tous, tu n’es pas d’Amoi. -         ;      Non, je viens d’une planète lointaine, les marchands d’esclaves qui ont attaqué mon village m’appelaient le Kyrélien mais je ne sais pas pourquoi, pour moi mon monde n’avait pas de nom. J’ai ensuite été vendu plusieurs fois avant d’attirer l’attention d’un marchand de pets qui pensait que je plairais sur Amoi. -           &n bsp;  C’est clair, tu serais plus grand que tu ne choquerais pas au milieu d’eux tous… fit Riki en montrant les élites plus loin du bras, certainement pour cela que ces deux idiots t’agressaient. Enfin ne te laisse plus faire, tu as le droit de te défendre face à eux. Tu as été prévenu de ce qui t’attendait ? En particulier, tout à l’heure, quand on va monter sur scène ? -        & nbsp;     Oui, le marchand m’a montré ce que faisaient les pets ici, répondit Lyobée en baissant les yeux. Je.. j’espère que je ne serais pas mis en avant… Je n’avais jamais pensé faire ça un jour… -               Espérons que je les ai assez menacés et qu’ils te laisseront tranquille pendant le spectacle ! s’exclama le brun. Sinon, que faisais-tu sur ta planète ? Excuse-moi si je suis curieux mais je n’ai pas connu beaucoup de mondes en dehors d’Amoi. -         ;      J’apprenais la harpe dercynienne pour devenir le musicien de mon village. C’était mon destin comme celui de mon père… -               Un musicien ? Ton talent va être perdu ici malheureusement, ajouta le barman. -               On dirait, répondit Lyobée, d’un air triste.   Les deux pets se perdirent un moment dans leurs pensées. Il n’y avait rien à ajouter, leur vie avait été complètement bouleversée par un événement indépendant de leur volonté et ils devaient s’adapter de gré ou de force.   -               Et toi, Riki, d’où viens-tu ? Comment as-tu fini comme pet ? Tout le monde doit le savoir ici mais pas moi, tu peux m’en dire un peu plus ? -          &n bsp;   L’histoire est assez simple, en fait. J’ai grandi dans les quartiers les plus pauvres de cette cité. En voulant m’en sortir, j’ai croisé le chemin d’un Blondie, je ne sais même pas ce qui l’a accroché en moi mais il m’a piégé et je me suis retrouvé à Eos où il s’est mis en tête de me dresser pour faire de moi son pet. Comme toi, je n’ai jamais voulu de ce rôle. -               Ça n’a pas du être simple de t’habituer à cette vie, jouer la comédie n’est pas évident quand le rôle qu’on nous impose est si lourd… -         ;      Surtout quand le Blondie en question est Iason Mink, le chef du Syndicat et le Premier Blondie d’Amoi. Comme on dit, la place est très demandée… sauf par moi ! S’exclama Riki. Mais j’ai beau faire, il ne veut pas se séparer de son bâtard de pet.   Le barman en entendant cela, ne put s’empêcher de rigoler, malgré tout son sang-froid. Dire que Riki avait tout essayé pour être chassé par son maître était un euphémisme, Eos bruissait encore plusieurs années après de ses exploits.   -         &nb sp;    Riki est celui qui asle plus testé la patience d’un Blondie. Ses provocations sont restées célèbres ici, entre les bagarres, les fois où il s’est tellement saoulé qu’il ne pouvait même pas remonter chez son maître, et ses réponses agressives envers les Blondies chaque fois qu’ils lui adressaient la parole, ça ne m’étonne pas qu’il n’ait pas peur de son maître, avec toutes les punitions qu’ il a déjà du subir, il ne craint plus rien, répondit le serviteur, les yeux admiratifs. -          &n bsp;   Ton maître te bat? demanda aussitôt Lyobée en recommençant à trembler. -          &nbs p;   Non, il ne m’a pas souvent frappé. En fait il est encore plus sadique, il sait comment faire très mal sans forcément être violent. Je ne l’ai que rarement vu se mettre en colère, même s’il était terrifiant dans ces moments-là, non Iason Mink préfère d’autres moyens plus subtils…   Riki était perdu dans ses souvenirs de ses premiers temps à Eos, du temps où l’isolement lui pesait, où la privation de ses vêtements l’avait complètement déstabilisé. Ses souvenirs du moment où il l’avait provoqué avec Miméa â€¦ Oh, comme Riki aurait préféré de la violence pure ce jour-là ! Mais non, Iason Mink ne faisait rien comme les autres, il l’avait à peine touché et cela avait été une torture encore pire que le fouet. Il avait été renvoyé à Céres peu après, mais il s’était bien juré d’éviter de provoquer de nouveau le Blondie à ce point. Il se redressa soudain et se retourna vers Lyobée   -         ;      Si tu peux parler à ton maître, il faut lui signaler que tu n’as pas pu boire ce soir, si tu ne peux pas l’approcher le serviteur qui s’occupe de toi doit s’en occuper, c’est son travail. -            ;   Mais je n’oserais jamais lui parler, je crois. -           & nbsp;  Tu dois oser, c’est dans les règles d’Amoi. il choisit ce que tu peux boire mais il doit s’assurer un minimum de ton bien-être. Demande aux serviteurs, il te confirmeront que tu ne crains rien si tu lui demandes juste ça. -         &nb sp;    Riki a raison, tu n’as pas à avoir peur de lui demander l’autorisation d’être servi au bar. Tous les Blondies le font. Comme tu viens d’arriver, ton maître a juste dû oublier de t’inscrire dans la base de donnée d’Eos, confirma le barman.   Lyobée allait répondre quand une nouvelle voix se fit entendre derrière eux :   -         &n bsp;    Z107M ?   Riki se retourna, surpris, pour découvrir un serviteur qui le regardait.   -         &n bsp;    Oui, c’est moi. -           &nb sp;  Je dois te conduire à ton maître. -               Je dois y aller Lyobée, peut-être à tout à l’heure.   Riki salua le barman serviable, posa son verre enfin fini sur le comptoir et se leva. Il fit signe au serviteur qui se retourna et se dirigea vers un grand escalier sur le côté qu’il n’avait pas remarqué. Le brun cherchait son maître mais ne le voyait plus, certains Blondie semblaient avoir disparu de la foule. Ils montèrent l’escalier tous les deux et arrivés en haut, Riki s’arrêta, surpris : les Blondies étaient assis en cercle sur une sorte d’estrade et Iason était au milieu, dans un fauteuil un peu plus imposant que les autres, à côté de lui se trouvait Raoul, lui aussi mis en avant dans un siège de même taille. Le serviteur se tourna vers lui et lui fit signe d’aller vers Iason. C’est à ce moment là que Riki vit le coussin au pied de son maître qui lui était destiné, il ne put retenir un soupir de soulagement, il ne monterait pas sur scène ce soir. Baissant la tête avec l’humilité attendue de lui, il fit le tour de la noble assemblée pour arriver par le côté vers son maître. Souplement, il s’agenouilla sur le coussin et se cala moins élégamment contre le fauteuil, la soirée allait être longue. Une main se posa sur ses cheveux et les lui caressa légèrement avant de se glisser discrètement sur sa nuque. Il dut se mordre la lèvre pour ne pas gémir sous la diabolique caresse. Après avoir manifesté sa présence, Iason reprit son verre et se reconcentra avec difficulté sur la conversation. En voyant son pet arriver, il n’avait pu s’empêcher d’être fier de sa beauté et soulagé devant son comportement extrêmement discret. Pour l’instant, la soirée se passait remarquablement bien. Il se redressa en croisant les jambes, le spectacle allait commencer et il pourrait se risquer à retoucher son pet, sans que cela paraisse exagéré dans la pénombre qui serait faite. Ses réflexions furent brutalement interrompues par une voix trop connue :   -          ;     Je n’aurais jamais cru voir cela un jour, un bâtard de Céres se comporter comme un vrai pet ! Vraiment Iason, tu réussis toujours à nous surprendre. Tu vas bientôt lancer une nouvelle mode pour les pets, il va falloir que j’aille prospecter à Céres, moi, pour ne pas perdre mes clients.   Iason avait beau s’attendre aux réflexions de Nathan, il eut du mal à ne pas s’énerver cette fois, mais fut sauvé par Raoul qui prit la parole.            & nbsp;            -&n bsp;             ; Même si je l’avoue, le comportement si parfait jusque-là de ton pet, Iason, me surprend, tes sarcasmes sont exagérés, Nathan, je ne vois pas pourquoi un habitant des bas quartiers, bien dressé, ne pourrait servir ici à Eos. -           &nb sp;  Enfin Raoul, tu parles des bâtards de Céres là, des habitants les plus méprisables de notre planète, des rebuts de Jupiter, persista Nathan. -               Nathan ! Si vous considérez la répartition des gènes apportée par la reproduction non contrôlée, il n’est pas surprenant que dans la masse des habitants de Céres, un certain nombre manifeste des capacités qui dépassent la moyenne. Même si le pet de Iason n’est pas à mon goût, je reconnais qu’il a une beauté bien à lui, il ne doit pas être le seul à ressortir du lot.   Iason regarda Lucius Riinga avec étonnement. Même Raoul, qui le connaissait bien, se demandait ce qui avait motivé le si discret Blondie à s’exprimer.   -               Mais vous oubliez qu’il s’agit des habitants de Céres ! Des descendants de ceux qui se sont rebellés contre Jupiter, voyons ! -               Ça, c’est une autre question, Nathan, continua Lucius, elle concerne Jupiter et ce qu’elle veut faire d’eux. Mais si tu parles du seul point de vue des capacités ou des caractéristiques physiques, il n’y a aucune raison biologique de ne pas trouver à Céres quelques individus aptes à être pet.   Le silence régnait dans l’assemblée, Lucius Riinga n’avait parlé que du point de vue purement scientifique mais ses mots étonnaient, d’autant plus qu’il n’avait jamais remis en cause les règles de vie des Blondies. Même Nathan le provocateur hésitait à prolonger la discussion. Riki s â€˜Ã©tait parfaitement comporté ce soir et un des plus éminents généticiens d’Amoi, un des plus proches collaborateurs de Raoul Am, s’opposait à lui, il reviendrait à la charge contre Iason plus tard. D’ailleurs les lumières principales s’éteignirent au même moment et les Blondies tournèrent leurs regards vers l’esplanade qui s’illumina non loin d’eux. Une douce musique s’éleva et des spots de lumière de différentes couleurs apparurent. Lentement, les pets commencèrent à pénétrer sur la scène et se répartirent dans l’espace qui leur était accordé. La musique devint plus chaude et sensuelle et ces derniers se mirent à danser, prenant des poses suggestives censées mettre en valeur leurs caractéristiques physiques. Ils se déplaçaient en une sorte de ballet dont le rythme était copié sur celui des Blondies, se mélangeant, se frôlant pour le plaisir des yeux de leurs maîtres. Dès que les lumières s’étaient éteintes, Riki s’était avancé pour jeter un coup d’œil discret sur la scène. Lyobée lui avait laissé une curieuse impression et il voulait le voir évoluer au milieu des autres, il voulait aussi vérifier qu’il ne se fasse plus agresser. Une main se posa sur son épaule pour l’empêcher de bouger plus : sans s’en rendre compte, il s’était mis en avant, sa tête apparaissant aux cotés des jambes de Iason. Il se recula rapidement pour ne pas attirer l’attention sur lui. Il avait quand même eu le temps de voir que les deux pets, qui avaient agressé Lyobée, étaient loin de lui, il espérait qu’ils ne s’en prendraient plus à lui, mais, il ne pouvait pas faire grand chose de là où il se trouvait. Il leva la tête discrètement vers son maître et ils échangèrent un regard rapide. Il soupira, il allait devoir expliquer au Blondie le pourquoi de cette réaction, il en était sûr. En attendant, il se cala de nouveau contre le fauteuil, heureux malgré tout de se trouver là, aux pieds de Iason, dans l’ombre. La main revint se poser sur sa nuque, rassurante, cette fois. Elle réchauffait son dos et il se laissa aller à un demi-sommeil, rêvant à des courses de motos sans limites, rêvant à des grands espaces, rêvant encore à une hypothétique liberté. Iason avait observé les réactions de son pet avec intérêt. Il aurait pensé que ce dernier aurait évité de regarder la scène mais, en fait, ce fut le contraire. Il se demandait ce que Riki cherchait à voir quand son attention fut attirée par Lyobée. De loin, il était encore plus hors norme avec sa silhouette gracile mais plus tout à fait adolescente, ses longs cheveux argentés et sa peau aussi pâle que celle des Blondies qui l’admiraient. Il se mouvait avec une grâce non affectée, suivant la musique avec facilité. Fasciné, Iason se demandait ce qui l’intriguait autant dans ce pet. Quand, soudain, un souvenir très lointain des cours imposés par Jupiter lui revint : les mouvements de Lyobée, ses attitudes, évoquaient des danses rituelles pratiquées il y a longtemps sur des planètes lointaines. Seule sa formidable mémoire lui avait permis de faire le lien entre ce qu’il admirait et ce qu’il avait appris. Il nota pour lui-même de se renseigner sur les origines de cet inconnu, peut-être par Katze car il doutait que Jupiter accepte de se renseigner sur les origines d’un pet. Il prit une gorgée de sa coupe de champagne et retourna son attention vers les Blondies autour de lui pendant que sa main droite recommençait à caresser Riki.   Raoul regardait lui aussi la scène, les yeux fixes et ses lèvres très fines étant les seuls indices de sa tension interne. La présence agressive de Nathan Toledano et les réponses surprenantes du très discret Lucius Riinga perturbaient l’ordonnancement de la soirée. Il se passait des choses qu’il détestait ne pas comprendre et pourtant, il allait être obligé de s’impliquer, il le sentait. La seule bonne nouvelle de la soirée pour lui était le comportement exempt de reproche du pet de Iason. Son Å“il fut enfin attiré sur la scène par Lyobée qu’il n’avait pas encore vu. Lui aussi tomba sous le charme particulier du pet. Il le contempla un moment en silence avant qu’une voix ne réveille les Blondies :   -        &nb sp;     Moi qui croyais avoir découvert une perle avec Milo, je suis très étonné de voir encore plus extraordinaire, s’exclama Kiro Aroga, le meilleur ami de Nathan. -               J’aimerais bien savoir à qui appartient ce bel argenté, renchérit ce dernier, pour l’acheter bien sûr, ou au moins savoir d’où il vient des fois qu’il ne soit pas le seul à avoir ces qualités rares. -           & nbsp;  Nathan, je crois que tu ne pourras jamais l’approcher, répondit encore une fois, à la surprise de tous les présents, Lucius. Je viens de l’acquérir à un marchand qui m’a assuré ne pas avoir des informations précises sur son origine. Je n’ai pas eu le temps de le questionner, mais je sais qu’il a été enlevé très jeune à sa famille, il serait aussi nommé Lyobée et, non, je n’ai pas l’intention de le vendre pour l’instant. -       &n bsp;      Cher ami, vous êtes désespérant. Vous venez de détruire mes quelques espoirs, vous, un des rares totalement incorruptibles d’Amoi, répondit Nathan, même si ses yeux calculateurs disaient qu’il ne perdait pas espoir d’enlever son pet à Lucius.   Iason et Raoul se regardèrent aussitôt et soupirèrent de concert : Nathan ne changerait jamais, toujours aussi agressif en affaire, dans la limite de la légalité. Raoul se promit de surveiller son ami pour le protéger, Lucius était tellement parfait… Mais il pensait cela de Iason avant qu’un pet ne croise sa route… Il ne fallait pas que Lucius suive le même chemin, il ne se défendrait pas aussi bien seul.   -          & nbsp;   Mais après tout, je n’ai pas besoin de chercher à l’acheter, reprit Nathan, avec deux aussi brillants généticiens que vous, cela ne devrait pas poser de problème pour obtenir une lignée de pet possédant ces caractéristiques. -       & nbsp;      Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, commença doucement Iason. -           & nbsp;  Pourquoi donc ? S’il vient d’aussi loin cela coûterait sans doute moins cher de chercher à le reconstituer en laboratoire. -          & nbsp;   Nathan, tempère un peu ton enthousiasme et regarde le mieux. Je ne crois pas que créer des pets qui lui ressemblent plairait à Jupiter, continua Iason.   En entendant ces mots, le Blondie se calma subitement et commença à réfléchir. Iason avait raison en fait, le pet avait beaucoup de caractéristiques physiques des argentés, les retrouver dans d’autres ne plairait peut-être pas à Jupiter et persister officiellement dans cette idée pourrait le mettre en porte à faux vis à vis de l’intelligence artificielle. Mais il lui plaisait bien quand même… Il allait devoir réfléchir plus attentivement à ce qu’il allait faire. Peut-être d’abord utiliser Alexandre en lui demandant de se rapprocher de … comment s’appelait-il déjà ? Ah oui Lyobée, pour savoir de quelle partie de cet univers il venait. Ensuite il pourrait lancer ses contacts à la recherche d’autres spécimens… mais il allait devoir faire attention, la concurrence était rude et une telle merveille attirerait les convoitises. Un mouvement sur sa droite le fit regarder son voisin : Kiro réfléchissait en regardant Iason, cela lui arrivait souvent depuis quelques temps d’observer le préféré de Jupiter, Nathan le connaissait bien… Il semblait se poser beaucoup de questions et hésiter… Curieux, il devrait éclaircir ça lorsqu’il serait seul avec son ami… s’il arrivait à se sortir Lyobée de l’esprit. Il retourna son regard sur la scène pour mieux l’observer.   Les pets continuaient à danser en rythme sur la scène. Ce soir, ils ne feraient rien de plus. Mais ils essayaient presque tous de se mettre en valeur plus que le voisin, prenant des poses suggestives par moment, essayant d’effacer leur entourage par leur éclat. Seul Lyobée se tenait à l’écart, continuant sa danse personnelle, comme absent aux autres. Sa différence lui assurait un espace plus grand autour de lui, les autres pets semblant le respecter. Un, plus jeune que les autres, tomba subitement par terre, se tenant la cheville en gémissant, il fut très vite éloigné de la scène par des serviteurs. Nathan sourit, Alexandre et Milo avaient encore frappé. Il devrait dire à Alexandre de ne pas s’en prendre à Lyobée s’il voulait obtenir des informations, son pet étant toujours avide de prouver qu’il valait mieux que les autres. Un petit sourire sur les lèvres, il observa la scène de son Å“il aiguisé de professionnel du commerce des pets.             &n bsp;             ; Le calme revenu permit à Iason de reprendre le cours de ses réflexions. Les incidents n’étaient pas rares entre pets et celui-ci était vraiment mineur. Cette soirée, à laquelle il avait hésité à se rendre avec Riki, avait été riche en évènements mais aucun d’entre eux n’était relié à ce dernier. Il allait quand même vérifier les origines de ce pet inconnu dès le lendemain. Il lui faudrait aussi parler avec Raoul au sujet de Lucius et refaire un bilan des activités récentes de Nathan. Il posa sa main sur l’épaule du brun, le sentir près de lui comblait un vide dont il n’avait jamais eu conscience. Les lumières se rallumèrent, il soupira de contentement, l’heure de rentrer approchait enfin. Il posa sa coupe de champagne sur un plateau et se leva en faisant signe à Riki de le suivre de nouveau, le moment des au revoir et des remerciements polis et sans fin était venu. Il rejoignit Raoul et ils se dirigèrent ensemble vers le hall. Garder un sourire gracieux et légèrement distant, toujours répondre avec charme à tous, l’exercice lui était automatique maintenant, mais heureusement, il dura moins de temps, la majorité des Blondies semblait pressée de rentrer, l’intérêt d’inviter des scientifiques ? Il put enfin rejoindre son véhicule et serrer son pet contre lui sans crainte d’être observé.   -       &nb sp;      Tu as été parfait, Riki, ce soir. Je n’ai eu que des compliments sur ton comportement.                         &nb sp;  Il déposa un baiser sur le front du brun qui paraissait prêt à tomber endormi. La soirée avait été éprouvante sans doute pour le bâtard de Céres : rester de marbre au milieu de tous ces regards et ne pas faire de gestes ou dire des choses pouvant être mal interprétés avait dû l’épuiser. La nuit serait plus calme, tant pis, il se rattraperait plus tard.