Gundam Wing Fan Fiction ❯ Promenons nous dans les bois... ❯ Partie 1 ( Chapter 1 )
BOIS
Si on est là tous les cinq, dans ce coin perdu près de la frontière hautement surveillée de la Roumanie, c'est parce que les scientifiques ont transmis les coordonnées de l'endroit à chacun d'entre nous deux jours plus tôt. L'objectif de notre mission est de quitter le territoire de l'Union européenne, mais les frontières sont gardées et nos chances sont très maigres de passer à travers les mailles du filet tendu par OZ.
Ils savent qu'on est là, aucun doute là-dessus. Les portraits de certains d'entre nous ont étés placardés jusque dans les villages les plus reculés. Et les techniques de manipulation médiatiques d'Oz sont machiavéliques. Les employés de bureaux doivent s'amuser à se faire peur en imaginant qu'on se cache peut-être dans les sous-sols de leurs entreprises. On est à la mode. Tout ça pour dire qu'on a aucune chance de ne pas attirer l'attention. Le seul spectacle d'un groupe de cinq jeunes ados ferait tourner toutes les têtes vers nous.
Nous nous sommes retrouvés dans un entrepôt loué par Quatre sous la couverture d'une société d'exploitation fictive. Dans la région, les gens sont si contents de voir arriver un peu d'activité économique qu'ils signent les yeux fermés. C'est pratique et pathétique.
Trowa s'est chargé de trouver tout le matériel dont nous allions avoir besoin. Personne ne connaît son apparence physique et il a l'avantage de ressembler aux gens de la région. Un asiatique de quinze ans achetant du matériel de survie pour cinq, ça ferait tâche. C'est le genre de trucs que Trowa arrive à faire sans problème. Ne me demandez pas comment il s'y prend, je l'ai jamais vu faire. Les autres ne s'inquiètent pas quand il est seul à l'extérieur et le résultat est là quand il rentre, c'est tout. Personne ne doute de Trowa. Quand j'y pense, même nos ennemis ne doutent pas de lui quand il se promène parmi eux. Bizarre.
Pendant ce temps, on s'est occupé du reste. Pas grand chose en fait. Heero a passé des heures à mémoriser des cartes de la région, faisant de temps en temps appel à l'avis de Quatre lorsqu'un tronçon de l'itinéraire lui paraissait douteux. Je ne pense pas que Quatre ait vraiment une expérience concrète de ce genre d'expédition sur le terrain, mais un froncement de front et quelques moments de réflexion lui suffisent toujours pour parvenir à une alternative de secours. Il a pas l'air comme ça pourtant, mais hors d'un champ de bataille, au jeu de la guerre, Quatre est le plus fort d'entre nous. Si elles se jouaient dans un bureau, on aurait peut-être déjà gagné. Ok, Ok, j'exagère… Si ça peut vous rassurer de le croire.
Duo s'est investit dans nos camouflages. Tout ce que Trowa nous rapporta fut du matériel recommandé par Duo. Trowa apporta lui-même quelques modifications à la liste qui furent approuvées sans problèmes. Son expérience des contraintes de la vie nomade est largement suffisante pour nous éviter de partir mal équipés. La mienne aussi, mais on n'avait pas besoin de s'y mettre à plusieurs pour le choix des couvertures. Cela aurait été une perte de temps.
Je me suis chargé de surveiller les activités des forces de Oz. Les rapports Internet de leurs activités sont nombreux sur les réseaux des combattants rebelles. Je suppose que certains de ces réseaux sont en réalités des banques de données fictives, crées par Oz pour créer un effet de confusion parmi les "éléments subversifs". Ils seraient idiots s'ils ne le faisaient pas. Le réseau Internet est une arme à double tranchant, une occasion de lancer des rumeurs et des campagnes de désinformation destructrices.
C'est moi, donc, qui me charge de surveiller les infos qui transitent. J'ai une sorte de don, je peux pas l'expliquer. Les mauvaises infos ont quelques choses qui collent pas dans l'ensemble, comme un personnage de dessin animé dans un film avec des acteurs réels. Ca colle pas et ça me frappe. Pas forcément tout de suite, mais forcément à un moment le malaise s'installe et je me méfie.
Deux jours de surveillance plus tard, relevé de temps par l'un des autres, il apparaît qu'aucun mouvement n'a été effectué par Oz dans la région. Le calme plat. La région est infestée de braconniers qui chassent dans les immenses forêts, propriétés de l'état. A leur façon, on pourrait les considérer comme des rebelles, mais on est tous les cinq d'accord pour préférer les éviter. Ces gens-là luttent pour survivre, et l'appât d'une récompense offerte par oz pour nos cinq têtes en fait des alliés douteux. Malgré cela, leur réseau de renseignements est efficace et m'a permis de guetter oz à distance. Ils sembleraient qu'ils n'aient pas le début d'un soupçon que nous nous trouvons actuellement dans cette région. Il est possible que notre cachette nous suffise pendant plusieurs semaines, mais il y un risque que la population locale s'aperçoive de notre présence à tout instant.
-Alors Wu ? Prêt ?
Duo, qui la ramène juste pour le plaisir de parler. Je regarde les autres, tous équipés de la même façon que moi, à part Trowa qui porte un écran GSM sur le poignet. Deux jours à fixer un écran, je sais que ça altère la capacité à se concentrer. J'aurais été peu fiable au poste de Trowa. J'ai l'impression qu'Heero aurait préféré que Quatre s'en charge. Pas parce qu'il l'aurait mieux fait que Trowa, ça personne n'en sait rien, mais plutôt pour l'empêcher de toujours s'inquiéter pour nous en distrayant son attention sur autre chose. On en a pour un paquet d'heures de marches, au moins dix-sept jusqu'au prochain arrêt si tout va bien, et on va en baver, c'est inévitable. Un empathe au milieu de quatre boiteux épuisés, wow… je me demande si Duo et Trowa ont prévu de quoi l'endormir au cas où.
Trowa sort en premier. Il est prévu qu'il parcourt la distance jusqu'à la forêt puis revienne nous chercher s'il ne rencontre personne en chemin. L'entrepôt est à l'écart du village et la circulation est faible, mais au cas où, Trowa trouvera plus facilement une explication à sa présence et à sa tenue de camouflage seul plutôt qu'entouré de clones verts et gris. Il pourra toujours se faire passer pour un chasseur. Il a apprit suffisamment de roumain sur le chemin de l'entrepôt pour se débrouiller en cas de besoin. Il a même l'accent, et là je crois que ça sidère tout le monde. Même lui, quelque part. Mais peut-être que je pense ça parce que c'est ce que je ressentirais à sa place. Trowa ne partage pas ce genre de sentiments. Il se débrouille tout seul. Je serais sa copine que ça me rendrait dingue. Où son copain… Je cherche Quatre du regard. Il est prêt de moi, avec un bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles pour dissimuler ses cheveux. Peut-être qu'eux deux, ça marcherait. Quatre n'a pas besoin des mots de Trowa. Mais peut-être que Trowa ne le supporterait pas, justement. De toute façon, c'est pas mes oignons.
On attend donc Trowa, pas vraiment inquiets pour lui, peut-être plutôt à l'idée de la promenade qui nous attends. C'est lorsque nous seront tous dehors que le danger d'être capturé nous menaçera à chaque instant. Après avoir parcourut les soixante-treize kilomètres de forêts nous séparant de la frontière, nous serons suffisamment en sécurité pour nous autoriser à faire un arrêt de quelques heures avant de repartir. Le principal danger nous menaçant en attendant, est d'être repérés par des braconniers et dénoncés avant d'avoir pût rejoindre un abri fiable de l'autre côté de la frontière.