Gundam Wing Fan Fiction ❯ Promenons nous dans les bois... ❯ partie 2 ( Chapter 2 )
Trois heures plus tard, Trowa est de retour. Personne de vraiment inquiétant en vue, mais on décide de se diviser en deux groupes. Dans nos tenues de camouflages, on se ressemble suffisamment les uns aux autres pour donner le change. Les témoins penseront peut-être ne voir passer que les même jeunes, plusieurs fois de suite. Bah... On verra bien, ça vaut mieux que de se promener à cinq avec des mines de conspirateurs sur les routes.
Trowa part d'abord, avec Duo et Heero. Quatre et moi les suivront avec une heure de distance, jusqu'au point de regroupement décidé à couvert sous les bois. Avec son bonnet jusqu'aux oreilles, Quatre peut facilement passer pour Duo, si on n'y regarde pas de trop prêt. Ils se ressemblent pas mal, à part le regard. Et je ne parle pas que de la couleur. Il y a une sorte d'innocence dans ceux de Quatre, comme de l'incrédulité, un besoin d'y croire. Ca fait mal au coeur de plonger dans des yeux pareils. Quatre ne serait pas un pilote de Gundam, mais un ado comme les autres, que son regard serait aussi dérangeant. Quant à ceux de Duo, c'est comme si aucune innocence n'habita jamais ces yeux-là. Il y a de l'incrédulité aussi, mais pas la même. La sienne, c'est de la méfiance. De la certitude. Dans son regard on retrouve sa vision du monde : "On ne me la fait pas à moi ". Et ça, pour une fois chez lui, bien que ça y ressemble, ce n'est pas de l'esbrouffe.
Quant à moi, je ne pourrais passer pour Heero que pour un observateur très inattentif. Mais en partant en dernier, si j'éveille trop les soupçons, les autres auront au moins eut le temps de prendre de l'avance avant que d'éventuels dénonciateurs ne passent à l'action.
Quatre a le nez plongé dans ses cartes. C'est lui qui a la responsabilité de nous conduire au point de rendez-vous et, armé de son gobelet de plastique remplit de thé bouillant, il révise notre itinéraire pour pouvoir nous conduire sans avoir besoin de ressortir sa carte. Dès que nous serons dans les bois, nous n'aurons plus qu'à nous servir de la boussole. Si tout se passe bien, nous retrouverons les autres trois heures après notre propre départ de notre cachette actuelle. Je suppose que de mon côté, je dois avoir l'air zen. C'est pas que Quatre en ait vraiment besoin, mais ça fait pas de mal de montrer aux gens qu'on a confiance en eux quand c'est le cas. Je ne vais pas vous cacher que j'ai un exemplaire de cette carte plié dans mon sac. Au cas où. Mais je ne crois pas que j'en aurais besoin, à moins d'être séparé de mon coéquipier. Je ne supporte pas de dépendre d'un autre complètement. Ouais, je suis trop fier. Vous allez reprocher à ceux qui se battent pour sauver votre planête de ne pas être des saints maintenant ? Pfff...
Ingrats.
A présent la matinée est bien avancée. Quatre et moi avons quitté notre planque une heure et demi plus tôt et venons d'atteindre l'orée des bois. Quatre a l'air bizarre en entrant dans la forêt. C'est vrai qu'elle est très dense, beaucoup plus sauvage que ce à quoi on s'attendait. Si nous étions à un moment ou à un autre obligé de nous écarter du sentier s'enfonçant dans ses profondeurs, l'état du terrain nous ralentirait de façon critique. Il faudrait alors nous tailler un chemin à coup de sabre. Et devinez à qui il est le beau sabre qui va y passer ?
Dites-moi que Trowa a prévu des machettes !
A mesure qu'on s'avance dans la forêt, on a l'impression qu'elle se referme sur nous. Les arbres sont serrés et la lumière a du mal à parvenir jusqu'au sol autrement qu'en fins faisceaux éphéméres. Il n'y a aucun horizon, seulement le même spectacle de tout les côtés, des troncs tortueux et gris dont les formes deviennent indistinctes avec la distance, et semblent former une barrière compacte. Je me demande si Quatre ressent le même malaise que moi.
-Un mauvais présentiment ?
-Oh ?...
Il semble tout surpris que je lui parle.
- Oh non... C'est juste que...
-Tu es claustrophobe ?
Il tourne la tête de tout les côtés, comme un animal se sentant pris au piège et cherchant une issue.
-Non, pas claustrophobe. J'ai l'impression qu'on nous observe.
Autant pour moi, pas un animal privé de liberté, plutôt un paranoïaque. Je me retiens de faire comme lui et de me retourner. C'est que c'est vite contagieux, la paranoïa, rien de tel pour vous mettre de l'ambiance quand on s'ennuie. Mais s'il dit vrai, et qu'on nous observe, autant ne pas attirer encore plus l'attention en donnant l'impression d'avoir quelque chose à se reprocher. Donc je continue à marcher, l'air de rien, c'est à dire comme d'habitude, fâché.
-Ce sont peut-être les autres.
Quatre a reprit son allure de marche normale, mais son front est encore froncé.
-Il me semble que cela s'éloigne.
Vous y croyez, vous quand on vous dit ça ? Je veux bien qu'il soit sensible à beaucoup de choses et futé, mais 'sentir' les choses... Allons, quoi ... ? On a déjà assez de problèmes comme ça en ce moment.
-Tant mieux.
Une heure plus tard, une silhouette se sépare des ombres complexes des arbres et vient à notre rencontre, bondissante et silencieuse. On dirait une sorte de créature de conte de fée, un farfadet ou quelque chose, avec sa longue tresse rebondissant sur son dos à chaque bond. Duo nous rejoint rapidement avec un sourire éclatant, visiblement ravi de nous revoir.
-Vous avez fait vite, Heechan et Tro en sont même pas à leur troisième mot ! Dépêchez-vous quand même, on repart le plus vite possible. Il faut qu'on traverse la frontière avant de pouvoir s'arrêter pour la nuit.
-On est au courant, pourquoi tu nous le redis ?
-J'ai sommeil.
Je regarde Quatre qui me regarde aussi. Si c'est pas un moment de communion d'âme entre nous, ça, alors je n'y connais rien.
-Tu plaisantes ?
-Et j'ai faim aussi...
Il plaisante pas.
Quatre prend un air détaché à peine factice histoire de montrer qu'il n'a pas l'intention de l'entendre développer le sujet. Y a pas à dire: la diplomatie est un art.
Soudain, j'ai comme l'envie de retravailler en solo.
On suit Duo qui nous guide vers nos autres compagnons. J'imagine qu'Heero et Trowa doivent goûter à la tranquillité de la compagnie de l'un et de l'autre. Je n'ai jamais vu personne d'autre aussi à l'aise dans un silence que ces deux-là quand ils sont ensembles. C'est presque génant de s'immiscer. Et encore en ce moment, je me sens un peu mal à l'idée qu'on va venir les déranger. Pendant que je rumine (d'autres diraient 'faire la tête', mais ils sont pas observateurs), Duo et Quatre conversent tranquillement, leurs voix étant à peine plus fortes qu'un murmure. Dans le silence qui nous entoure, je les entends très clairement. Ils ne cherchent pas à faire de messe basse de toute façon, c'est juste que dans cette forêt, les voix semblent des intruses. Cela ressemble à ce que l'on ressent dans une église, pour vous donner une idée.
Je ne sais pas si j'aimerais rester pour toujours dans ce lieu, loin des guerres et des autres hommes, ou si je suis impatient de revenir dans le monde réel.
A suivre ?
Oui ?
Non ?
Y a quelqu'un ?
*plisse les yeux et colle le nez contre l'écran pour essayer de voir à travers*
C'est fascinant l'enthousiasme que soulèvent mes créations. O__o'''