Hikaru No Go Fan Fiction ❯ A toi ma Sumida ❯ Chapter 1

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Voila, c'est mon premier fic Hikaru no Go et super OOC, mais bon... Le début est naze, j'espère que ça s'améliore un peu après. Je promets une reconnaissance éternelle à toutes celles qui renvoient un commentaire, même méchant.

Kanui

PS : Si quelqu'un a un meilleur titre, je suis partante.

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Titre : A toi ma Sumida

Chapitre 1

Rating : PG

Isumi marchait seul le long de la rivière Sumida. Les nuages noirs amassés au dessus de sa tête semblaient l'écraser de tout leur poids, les éclairs zébrant le ciel sombre autant de reproches sur sa condition.

Il y avait maintenant plusieurs mois qu'il n'avait gagné un seul match. Depuis la coupe Hokuto, en vérité. Il avait assisté à la partie entre Hikaru et Yongha, et ce jour-là, avait senti quelque chose se briser en lui. L'intensité avec laquelle les deux joueurs s'étaient affrontés lui avait parue tellement éloignée de ce qu'il ressentait lui-même habituellement. Alors il s'était dit : « A quoi bon continuer lorsque de tels joueurs existent ? ». Bien sûr, il s'était immédiatement repris, mais la pensée était restée là, ancrée, et ne voulait apparemment pas en bouger.

Comble de malchance, sa première partie après le tournoi avait été contre Hikaru. Cela l'avait achevé. Il avait abandonné au bout de dix coups, du jamais vu dans des parties pro. Il n'avait pas eu la force de jouer plus.

Waya, Hikaru et Honda s'étaient inquiétés pour lui. Même Ochi était venu le voir. Ses amis ne comprenaient pas.

« Mais bon sang, tes coups étaient bons ! Pourquoi t'as abandonné comme ça ?!! » Avait crié Waya.

« Je ne sais pas, » avait-il alors avoué, puis, regardant Hikaru, « Je suis désolé pour la partie. Ne sois pas offensé, je ne pouvais plus jouer. »

Le jeune blond l'avait dévisagé et sourit, « Je comprends et je ne suis pas offensé. Lorsque tu seras prêt, accorde-moi une partie. »

Isumi ignorait pourquoi mais l'adolescent lui était réellement apparu compréhensif. Peut-être avait-ce un rapport avec ses abandons de dan débutant, lorsqu'il était allé joué avec lui, après être revenu de Chine. Peu importait désormais.

Il avait perdu contre Mashiba. Cela ne lui était jamais arrivé, comment avait-il pu descendre aussi bas ? Avec des résultats pareils, il pouvait quitter les pros tout de suite, ça valait mieux pour lui.

Il marcha encore longtemps sur la rive et atteint le jardin Hamarikyu. Il s'assit au bord du fleuve. Le vent faisait voler les dernières fleurs de sakura bombées par la pluie, et cela lui rappela qu'aujourd'hui, il avait vingt ans. Waya avait voulu faire une fête, il avait répondu qu'il devait voir sa famille. Sa mère avait voulu qu'ils passent tous la soirée ensemble, il avait argumenté qu'il devait s'amuser avec des amis. C'était la première fois qu'il passait un anniversaire seul, sous la pluie, sous les éclairs, sous les cerisiers, devant le fleuve. Sûrement la dernière aussi, car un temps aussi mauvais était rare en cette mi-avril, et il n'avait pas l'intention de passer tous ses anniversaires à venir seul. Le nombre d'éclairs diminua doucement jusqu'à s'éteindre, les fines gouttes de pluie s'évanouirent dans l'air avant d'atteindre le sol.

Depuis plusieurs heures, il fixait le même point dans l'eau. Les nuages s'écartèrent et il sourit tristement lorsque la lune se refléta dans les vagues maintenant calmées du fleuve. Il entendit un bruit derrière lui, sûrement quelqu'un sortant du parc et voulut se retourner mais son regard restait fixé sur le miroir et l'image d'argent.

`Qu'est-ce...'

Là, sur les ondes fines, il avait cru un instant apercevoir un goban... Il n'allait vraiment pas bien ; il devait avoir de la fièvre... Mais plus il tentait de se dégager, plus il était attiré ; son souffle s'accéléra, il y avait bien un goban sur les flots, il pouvait même discerner les lignes à sa surface. La Lune ronde s'allongea lentement, et Isumi put distinguer une joueuse. Elle le regardait. Son coeur battait à tout rompre, ses tempes lui faisaient mal alors qu'il la voyait attendre. Sous ses doigts tremblants, il sentit un petit caillou et l'attrapa entre l'index et le majeur, étendit le bras et posa la pierre.

Il ne releva pas le choc de son corps contre le fleuve.

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Autour de lui, le monde noir du néant mais sous ses jambes repliées le fleuve coulait doucement. Entre eux, le goban liquide et cette unique étoile qu'il y avait déposée. Face à lui, la Lune au sourire tendre et aux cheveux d'argent.

Il ouvrit la bouche pour demander où ils se trouvaient, mais Elle posa un doigt sur ses lèvres. Le contact était froid, lui intimant silencieusement de se taire, et lorsqu'il le quitta, il pouvait encore sentir cette peau douce sur la sienne. La Main blanche toucha les ondes, y plongea deux Doigts et en ressortit une pierre noire, qu'Elle déposa sur le plateau.

Il plongea son regard dans les Yeux d'albâtre et acquiesça pour montrer sa compréhension. Sa main frôla les vagues et il hésita un instant. Qu'était-il en train de faire ? Sa logique habituelle lui disait de s'arrêter là, de quitter ce lieu mais son instinct, lui qu'il n'écoutait jamais, lui pressait gentiment le dos. Peut-être était-ce ce qu'il avait cherché tout ce temps ? Il enfonça deux doigts dans les eaux et un frisson chaud lui parcourut le corps. Il toucha une pierre et manqua de la relâcher immédiatement tant elle le brûlait. Finalement, il la posa sur le goban.

Chaque fois que Ses Doigts caressaient les vagues, il en percevait la douce sensation qui lui remontait le long de l'échine.

Depuis combien de temps jouaient-ils ? Plusieurs heures ? Un plateau normal aurait déjà été empli mais celui-ci semblait grandir en allant qu'ils y déposaient leurs coups. Son corps bouillait de l'intérieur, la sueur ruisselait dans son dos. Chaque pierre qu'il tenait entre ses doigts apparaissait un morceau du corps de son adversaire, il lui faisait l'amour sur le goban.

Enfin les lignes cessèrent de s'ajouter et il aperçut la fin. Il posa une pierre et gémit sans bruit. Elle étendit la Main et y joignit la sienne, son Visage joliment tordu dans une expression de plaisir. Quelques coups plus tard, l'esprit flou, il la vit tendre une dernière fois le Bras. Il attrapa sa seule pierre restante et ferma les yeux d'extase lorsqu'elle toucha le goban.

Lorsqu'il les rouvrit, le corps secoué par sa respiration saccadée, tout était blanc autour de lui.

« Shin-chan ! »

Il tourna la tête et vit son meilleur ami, les larmes aux yeux, « Waya ? »

« Qu'est-ce `tu m'as fait peur. J'ai cru qu'tu t'réveillerais plus. »

Isumi se sentit enlacé par le garçon et l'enserra de ses bras, tentant de le calmer.

« Waya ? Où se trouve-t-on ? »

Le jeune releva la tête et s'essuya les yeux avant de répondre, « À l'hôpital. Tu es resté trois jours dans le coma, après qu'un type t'a repêché dans le Sumida. »

Isumi cligna des paupières, et se remémora les évènements. C'était donc un rêve. Oui, cela paraissait plus logique ainsi.

« Shinishiro... »

Il regarda le pro qui n'osait pas lever les yeux du sol.

« Est-ce que... est-ce que tu as sauté dans le fleuve ? »

`Oh... Il pense que j'ai voulu me suicider...' Isumi prit la main de son ami dans la sienne et lui sourit, « Non. J'étais au bord. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais tombé. »

Alors que Waya allait lui reparler, la porte s'ouvrit, laissant entrer un médecin au visage amical, « Ah ! Il me semblait bien avoir entendu des voix. Comment vous sentez-vous, jeune homme ? »

« Très bien, merci, » répondit-il sans lâcher le pro de go, qui dut tout de même quitter la chambre le temps de quelques examens médicaux.

Lorsque Waya revint, sa mère en larmes l'accompagnait. Après qu'elle fut rassurée sur son état, elle sortit parler au médecin, laissant les deux amis.

« On a tous eu très peur tu sais, » commença le plus jeune, « Lorsque tu n'es pas venu à la Nihon-Ki-In le lendemain de ta partie avec Mashiba, j'ai téléphoné chez toi pour savoir comment ton anniversaire s'était déroulé. Je pensais que tu avais peut-être un peu trop bu. Ca répondait pas, alors j'ai essayé chez tes parents. Quand ta sœur m'a dit que tu étais à l'hôpital... Je n'ai pas compris sur le coup, » Ses larmes se remirent à couler, « Je suis désolé de ne pas avoir été là... A chaque fois que j'avais un problème, tu étais à côté de moi, et moi, j'étais absent alors que tu avais besoin de moi... Pardonne-moi... »

Isumi observa son ami, des cernes noires soulignaient ses yeux, il n'avait pas du beaucoup dormir ces trois derniers jours. Son cœur se serra dans sa poitrine. Peu de personnes avaient jamais vu ce côté si fragile du garçon ; tous connaissaient le Waya blagueur, bavard et vantard mais aucun ne se doutaient qu'il riait quand il était stressé, qu'il rayait lorsqu'il ne se sentait pas à la hauteur, qu'il lui arrivait de pleurer et de mourir de peur. Quelques années auparavant, il était tombé par hasard sur un tout jeune Waya, pleurant dans le parc parce qu'il restait dernier de la classe 2 des inseis. Le spectacle l'avait ému et il avait consolé le garçon, se promettant de toujours être là si l'enfant avait besoin de lui. Puis ils avaient grandis. La coupe Hokuto avait été dure pour lui aussi. Le jeune homme prit l'adolescent dans ses bras, et essuya ses larmes, « J'avais besoin d'être seul. Je suis désolé de t'avoir menti pour la fête. Je vais mieux maintenant. »

Waya le regarda, apparemment calmé mais ses yeux se plissèrent, il attrapa un oreiller et l'écrasa sur la tête d'Isumi, « Imbécile ! A cause de toi, j'ai perdu contre Toya !!!! » Il releva l'oreiller et recommença.

« Aie ! Waya arrête ! » Criait un Isumi à moitié mort de rire qui tentait d'éviter les coups.

Finalement le garçon se calma et s'allongea sur l'ex-malade, « On est tous venu te voir tu sais ? On te parlait chacun notre tour en espérant que tu réagisses, » il soupira, « mais tu ne bougeais pas. Hier j'ai eu ma partie contre Toya, mais j'étais tellement crevé que j'ai joué n'importe quoi. Heureusement Morishita-sensei m'a pas engueulé. Quelqu'un avait du lui dire que t'étais dans le coma... T'as pas l'intention de te re-promener prêt du fleuve, j'espère ? »

« Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas l'intention de te refaire une telle peur. »

Ils restèrent l'un contre l'autre, contents de s'être retrouvés après ces derniers mois tendus et Waya s'endormit. C'est ainsi que les trouvèrent leurs amis.

« Hé bien... » Remarqua Asumi Nase, « Il était vraiment épuisé pour s'endormir ici... »

« Oui, je suis désolé du souci que je vous ai causé, » s'excusa Isumi.

« T'inquiètes. C'qui compte, c'est si tu vas mieux, » rassura Honda.

Hikaru observait Shinishiro fixement, et ils se sourirent, « Je vais mieux. »

« Bon ben on va vous laisser, faudrait pas le réveiller. Tu as une partie demain contre

Ashiwara du groupe du Meijin. Ca ira ? » S'inquiéta Nase.

Il sourit, « Nous verrons à la fin de la partie. »

Ils sortirent. Isumi s'appuya contre les oreillers mis n'importe comment et ferma les yeux. Avant qu'il ne s'en rende compte, il s'était endormi aussi.