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LES MYSTERIEUSES CITES D'OR
L'EMERAUDE CACHEE
Avertissement : Aucun copyright de ce qui suit ne m'appartient. Seule Emeralda est ma propriété.
Notes : Deuxième épisode. Finalement, cela se passe mieux que je ne le pensais initialement. J'espère sincèrement finir les 39 épisodes de la série pour votre plaisir et le mien. N'hésiter pas à m'envoyer vos remarques, encouragements et critiques.
Une bonne surprise, j'ai réussi à dégotter les scripts complets de la série sur le net PLUS le scénario originel de la série et il est différent de ce que l'on connaît. Comme vous avez déjà pu le constater attendez vous à des changements dans l'histoire. Si je suis toujours les grandes lignes, la présence d'Emeralda et les idées développées dans le script originel vont changer certaines choses.
Chapitre 2 : La traversée de l'Atlantique.
Résumé de l'épisode précédent :
Le Père Rodriguez, qui a élevé Emeralda et Esteban, a révélé son secret à ce dernier avant de mourir. Le père du petit garçon est peut-être encore vivant. Esteban, accompagné de son amie, décide donc de partir pour le nouveau continent. Et grâce à Mendoza, personnage mystérieux qui prétend l'avoir sauvé quand il était bébé, ils s'embarquent clandestinement à bord de l'Esperenza. Le matin du départ, ils rencontrent une jeune fille du nom de Zia.
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C'est la fête sur le port de Barcelone. Des feux d'artifices saluent le départ de l'Esperenza pour le nouveau monde.
« Lever l'ancre ! »
« LEVER L'ANCRE ! »
« Ancre levée ! »
« Hisser les voiles ! »
« HISSER LES VOILES ! »
« Larguer la grande voile ! »
« LARGUER LA GRANDE VOILE ! »
Des marins discutent sur le pont pendant la manœuvre. « Nous ne reviendrons peut-être pas à Barcelone avant des mois. »
« C'est la fête sur le port, aujourd'hui. »
« Oui, je serai bien resté un jour de plus. »
Et le navire s'éloigne du port, salué par le tir de fusées. « Cap Sud Sud-Ouest ! »
« CAP SUD SUD-OUEST ! »
La trappe de l'écoutille se soulève un peu et nous voyons Esteban risquer un œil dehors. « Zia, Emeralda, venez voir. Ca y est, on est partit. L'Esperenza quitte Barcelone…La cathédrale devient de plus en plus petite. »
Esteban essaye de sortir mais Zia l'entraîne dans la cale. « Attention Esteban ! »
« Ouf, tu as raison. J'avais oublié qu'il fallait que j'attende le signal de Mendoza pour sortir. »
Pendant que le bateau cingle vers le large, les trois enfants prennent leur mal en patience. Du moins, Zia reste tranquillement assise et Emeralda somnole contre une caisse alors qu'Esteban tourne comme un lion en cage. Le jeune garçon prend appui momentanément sur la paroi de la coque. « Hein ? Dites donc, on dirait qu'il y a une fuite dans le bateau. Hoo !! » Esteban écoute le bois des structures gémir autour de lui. “ Si une tempête se levait, je me demande s'ils n'y auraient pas quelques problèmes.” Il se tourne vers la jeune Inca. « Dis donc Zia, j'ai l'impression que personne ne se soucie de nous… Hé ! Mais d'où vient cette médaille que tu as là ? »
Zia examine sa médaille d'un air mélancolique. « Regarde j'ai la… »
« Tu as exactement la même médaille qu'Esteban. » La voix claire d'Emeralda fait sursauter les deux enfants.
« Hein ? » Zia regarde éberluée Emeralda puis Esteban.
« Oui, je l'ai depuis que je suis tout petit. Je l'avais autour du cou quand on m'a trouvé… Fais voir. »
Les deux enfants comparent leurs médaillons. « Elles sont exactement pareilles, mais la tienne n'a pas le morceau central : le soleil. »
« Oui, c'est Mendoza qui l'a. Il l'a gardé depuis le jour ou il m'a sauvé d'un naufrage. »
« Je n'aime pas Mendoza, c'est un homme méchant. »
« Oh, il n'est pas si méchant que ça, puisqu'il m'a sauvé la vie. Et puis c'est lui qui nous a fait embarqué pour cette traversée. »
« Oui, c'est lui aussi qui m'a enlevé pour aller voler les richesses de mon pays. »
« Quoi ? »
« Il est comme tout les espagnols ! Il n'y a que l'or qui intéresse Mendoza ! »
Esteban est estomaqué par la catégorisation générale que fait Zia. Celle-ci rigole et sourit en voyant sa mine. « Je n'ai pas voulu dire cela pour toi. Toi, d'ailleurs, tu n'es pas vraiment espagnol. »
« En tout cas, maintenant je suis là pour te protéger et on ne se quitte plus. » Esteban tend la main pour sceller sa promesse.
« On ne se quitte plus. » Répond Zia en la lui prenant.
« Oui, rassure toi Zia. Esteban te suit et moi je le suis pour l'empêcher de commettre trop de bêtises. » Se moque gentiment Emeralda.
« HE ! » Réplique Esteban alors que Zia rit devant leurs mesquineries affectueuses.
« Au fait, Emeralda, comment savais-tu que mon pendentif était identique à celui d'Esteban ? »
« Parce qu'il fait réagir mon `sens spécial' au même titre que le pendentif d'Esteban…De plus, vous êtes également tous deux perceptibles à ce sens. »
Devant le regard médusé puis impressionné de Zia, Emeralda fait une démonstration de son sens en faisant cacher le médaillon d'Esteban ou en faisant cacher le jeune garçon. Il n'y avait aucune hésitation, ni erreur dans les réponses d'Emeralda.
Soudain, le navire se met à rouler brusquement, précipitant Esteban et Zia à travers la cale, alors que les superbes réflexes d'Emeralda lui permettent de s'accrocher à une solive.
« Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe ? »
« Ce n'est rien, Esteban, nous sommes simplement entrés en pleine mer. »
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Sur le pont, Mendoza vérifie la solidité des filins des mats. On ne peut pas dire qu'il soit très satisfait lorsqu'ils cèdent après quelques tractions.
« Ma parole, mais ce navire est complètement pourri. »
« Mendodo…Mendodo…Mendoza ! » ; Sancho et Pedro court vers le navigateur.
« Tu ne nous a pas dit ce que tu comptais faire pour Esteban et Emeralda, dis donc. » Chuchote Pedro à l'oreille de l'aventurier.
« Rien… Rien pour l'instant, mais il ne faut surtout pas qu'on les découvre, nous pourrions avoir des ennuis. »
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Dans la cale inférieure, Esteban découvre avec bonheur les plaisirs du mal de mer.
« Tu ne te sens pas bien ? » Zia s'approche pleine de sollicitude.
« Oh, non, ça ne va pas bien du tout, j'ai mal au cœur…Hurp… »
« Tu as le mal de mer, il faut que tu prennes l'air, ça te fera du bien. Allez, viens avec moi. » Zia prends Esteban par la main et se dirige vers la cale supérieure.
« Soyez prudent, les amis… Pauvre Esteban. »
Mais en haut de l'échelle, une mauvaise surprise les attend. « Oh ! » S'exclame Zia. Un soldat espagnol taillé comme une armoire a glace, aux cheveux noirs avec moustache et barbe, regarde les deux enfants les bras croisés.
Mendoza, Sancho et Pedro ont la mauvaise surprise d'apercevoir le soldat tenir les deux enfants par la peau du dos et les monter de la cale.
« Hé bien ? D'où sortez-vous, vous deux ? »
« Trop tard, le capitaine de la Garde les a découvert. » Murmure Mendoza.
« Petits sacripants. Est-ce que vous vous rendez compte que nous sommes maintenant en plein milieu de l'océan ! » S'écrie le capitaine en secouant Esteban comme un prunier.
« Ne me secouez pas comme ça… Hurp… »
« Malade, hein ? »
« Hurp… Tout tourne autour de moi. »
« Ou les emmènent-ils, mais qu'est-ce qu'il va leur faire ? » Demande Pedro à Mendoza.
« Tel que je connais le capitaine Gaspard, il est bien capable de les jeter par-dessus bord. »
« Mais on va pas poupou… pouvoir trouver les… les cici… cités d'or ! »
« Ces deux enfants sont l'aboutissement de toutes mes recherches depuis 10 ans. Je ne laisserais pas Gaspard me les prendre ! Une bonne chose, Emeralda est toujours cachée, cela fait un souci de moins. »
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« Seigneur Gomez ! Commandant Pérez ! »
« Aïe, vous me faîtes mal ! »
« Lâchez-moi, grosse brute ! »
Gomez et Pérez sortent de leur cabine et ne sont pas très contents de ce qu'ils découvrent.
« Seigneur Gomez, regardez ! J'ai trouvé ces deux passagers clandestins qui s'étaient cachés dans la cale. » Gaspard lâche Zia et Esteban sur le pont.
Si Gomez et Pérez reconnaissent Zia, il n'en n'ait pas de même pour Esteban. « Oh ça ne va pas… Hurp… »
« Pérez, je vous avait demandé d'enlever la fille, mais pouvez-vous m'expliquer ce que fait le gamin à bord. » murmure Gomez.
« Je ne comprends pas excellence. Mendoza devait seulement s'occuper de la petite Zia. »
« Quelle situation embarrassante, je n'avais pas du tout l'intention de mettre Gaspard au courant de cette affaire. »
« Commandant Pérez, que ce passe-t-il ? J'ignore ce qui se trame à bord de ce bateau mais ce qui est sure c'est que ni l'un, ni l'autre de ces deux enfants ne devrait à bord de l'Esperenza. Reste-la. » Gaspard rattrape Esteban qui s'éclipsait le cœur au bord des lèvres. « Consentirez-vous à m'expliquer. »
« Euh… Je… »
« Le voyage jusqu'au nouveau monde va durer 5 mois, ça ne sera pas une partie de plaisir. Les vivres sont calculés au plus juste et je ne tiens pas à avoir à nourrir des bouches inutiles. »
« Monsieur, ce n'est pas parce que vous êtes le capitaine du gouverneur Pizarro que vous pouvez vous permettre de me parler sur ce ton. Ceci est parfaitement intolérable. »
« Et pourtant, commandant, il faudrait bien que vous lui rendiez des comptes un jour ou l'autre au gouverneur Pizarro. Vas-tu rester en place 2 secondes toi. » Gaspard rattrape à nouveau Esteban qui ne se sent toujours pas mieux. « Moi, j'ai bien envie de les balancer par-dessus bord. A moins, bien sur, que vous soyez disposé à leur céder votre propre ration. Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! »
« Ca suffit ! Je suis le commandant de ce navire, le seul maître à bord et tout capitaine d'armée que vous êtes, vous devez vous soumettre à mon autorité. »
« Puisqu'il en est ainsi. Les passagers clandestins, je les jette par-dessus bord et pas plus tard que tout de suite. Venez par ici mes mignons. Allez à la mer ! Ah ! Ah ! » Sous le regard médusé de Gomez et Pérez et en dépit de leurs appels au secours, Gaspard traîne les deux enfants au dessus du bastingage.
Soudain, un poing féminin le percute en plein visage avec la force d'un bœuf. Sonné, Gaspard ne peut empêcher une silhouette brusquement apparue de l'autre coté du bastingage de lui ravir Zia et Esteban. Abasourdi, il plonge le regard dans deux yeux verts flamboyants de colère. Devant lui, protégeant de son corps ses deux amis, se tient Emeralda, bras étendues et jambes légèrement fléchies, prête à se défendre et à défendre ceux qu'elles aiment. Complètement médusé, il ne peut esquiver les pieds d'un Mendoza qui s'est jeté sur lui d'un filin et se retrouve la tête dans un seau.
« Qu'est ce que c'est ? Qui c'est permis, que je l'étripe. » Mendoza a pris la place d'Emeralda, protégeant les enfants derrière lui.
« Capitaine Gaspard ! Ces enfants sont sous ma protection et je vous prierais de les laissez tranquilles. »
« Comment ? Qu'est-ce qu'il raconte celui-là ? Je vais te réduire en bouillie ! » Gaspard broie le seau entre ses mains.
« Je suis Mendoza, votre navigateur et moi seul suis capable de faire franchir à l'Esperenza le détroit qui passe au Sud du nouveau monde. »
« Hé bien parfait. Puisque tu es un marin, tu n'ignores pas nos coutumes. Tu vas donc me faire le plaisir de jeter toi-même ces trois galopins par-dessus bord. » Il dégaine son épée et se met en garde.
« Ce ne sont pas des passagers clandestins. Cette jeune fille, le seigneur Gomez la connaît ! N'est-ce pas ? Et vous aussi, commandant Pérez ! » Gaspard se retourne vers ses supérieurs et est surpris de les voir toussoter, embarrassés. « Et ce garçon, c'est Esteban, celui qui commande au soleil. Tout Barcelone connaît ses pouvoirs. Et vous, vous voulez le jeter à l'eau. » Derrière Mendoza, la masse des marins attirés par le conflit murmure leur soutien au sujet des capacités d'Esteban.
« Bien, cela suffit, capitaine Gaspard. Rengainez votre épée. »
« Vous avez entendu capitaine. Son excellence vous ordonne de laissez ces enfants en paix. Obéissez ! »
Gaspard rengaine et s'approche de Mendoza. « Nous nous retrouverons mendoza. Un jour ou l'autre, je te ferais payez cela. » Il s'éloigne sur le pont. « Alors, vous autres ! Allez, au travail ! »
Pérez soupire de soulagement. « Mendoza ! Je vous ais seulement demandé de vous occuper de la petite Zia. Vous avez failli tout compromettre. »
« J'ai cru bien faire commandant. Vous n'ignorez pas à quel point ce vaisseau est en mauvais état. »
« Hein ? Euh… Oui, bien sur. » Pérez essaye de faire baisser d'un ton la conversation qui porte loin.
« Quand les marins se rendrons comptent du triste état des mats, des voiles, des cordages, quelle sera leur réaction à votre avis, commandant ? »
« Répondez, commandant ! » Gomez est très intéressé par la question.
« Hé bien… Euh… »
« Il n'est plus possible de rebrousser chemin. N'est-ce pas commandant ? Mais maintenant que les marins savent qu'Esteban, le fils du Soleil, est parmi nous ils vont se sentir protégé contre les tempêtes et même sur une épave, ils n'auraient pas peur. J'ai pensé qu'a ma place, vous en auriez fait tout autant. »
« Hé bien… Hé hé… Ah ! Oui ! Tout a fait ! »
« Hé bien Mendoza vous voila satisfait, n'est-ce pas ? Et puisque le commandant ne trouve rien à redire. Quand a cette autre jeune fille… Et bien, une de plus ou de moins ne vas pas changer grand chose à la situation.»
« Rassurez-vous, seigneur Gomez. Je suis une artiste accomplie et j'ai déjà l'expérience de la mer. Je n'ai pas l'intention de gêner et je gagnerai ma croûte à bord de ce navire en travaillant durement. »
« Très bien, je n'ai plus rien à dire. »
« Merci seigneur Gomez. Puis-je vous demandez ce que je dois en conclure pour les enfants ? »
« Disons qu'ils sont sous votre responsabilité jusqu'à notre arrivé. »
« Merci seigneur Gomez. Merci commandant Pérez. Esteban, Zia, Emeralda, suivez-moi. »
Gomez et Pérez regardent le petit groupe s'éloigner. « Habile, ce navigateur, mon cher Pérez. Ce Mendoza est un petit peu trop perspicace pour mon goût. »
« Il est toujours possible qu'en arrivant en vue de la capitale Lima, il est la malchance de tomber par-dessus bord. Hum…Hum…Hum ! »
« Hé…Hé…Hé ! » ; Les deux hommes se retirent en ricanant.
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Alors que le soir tombe, l'Esperenza vogue sous les feux du soleil couchant. Dans la cabine de Mendoza, Esteban lutte contre son mal de mer. Il est allongé sur la couchette et Zia tente de le soulager en lui massant le dos. Emeralda reste à son coté pour le soutenir de sa présence.
« Courage Esteban, ça va passer. Moi quand j'ai fait mon premier voyage, il m'a fallut trois jours pour supporter le roulis. »
« Tu es résistante, Zia ! Moi ça a été cinq. »
« Trois ou cinq jours…beuh… Je ne pensais pas que ça serait aussi difficile. » Le jeune garçon se lève.
« Esteban ou va-tu ? Reste ici ! »
« Laisse moi tranquille ! Ne me parle plus ! Je veux être seul ! »
« Tu n'est pas gentil avec moi ! Tu m'avais dit qu'on ne se séparerait jamais. »
« Ne t'inquiète pas Zia. Je le connais. Une fois qu'il se sentira mieux, il reviendra s'excuser. »
Sur le pont, Esteban est la proie de son mal de mer. Le bateau semble le lancer d'un bord à l'autre puis disparaître dans un arc en ciel de couleur. Sous l'influence de ses rêves et du mouvement du bateau, le jeune garçon plonge dans les cités de pierre du nouveau monde, l'éclatante lumière du soleil le guide.
Finalement, après un petit somme, Esteban se trouve enfin habitué au roulis et au tangage.
« Ouf ! Ca va mieux. Si j'avais su que c'était comme ça un voyage en bateau, je ne sais pas si je serais parti. » Il remarque alors une conversation entre Gomez et Gaspard portée par le vent.
« Comme je vous le disais, mon cher capitaine Gaspard, je pense que vous comprenez maintenant pourquoi le gouverneur désire que je lui amène Zia. »
« Ouais, ouais. Les cités d'or ! Ouais ! J'en avais entendu parlé. Seulement si il y a une montagne d'or a gagner… »
« Vous aurez votre part… Mais maintenant vous devez laisser ces trois enfants en paix. Quant à Mendoza, vous pourrez vous venger de lui en temps voulu. Nous n'aurons plus besoin de ces services en arrivant en vue du port de Lima. Vous pourrez alors vous débarrassé de Mendoza. »
« Bien, je suis à vos ordres. Mais ça me coûte d'être obligé de vivre à ses cotés pendant cinq mois à bord de ce bateau. Je ne vous le cache pas, excellence ! Ca me coûte ! »
« Sans Mendoza, le commandant Pérez est incapable de franchir le détroit de Magellan. Je vous demande donc d'être patient, mon cher capitaine. Votre vengeance n'en sera que plus savoureuse. »
Ayant tout entendu, Esteban se retire discrètement. « Oh ! Les monstres ! Il faut que j'aille prévenir Mendoza ! »
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Dans sa cabine, Mendoza s'occupe de ses cartes en écoutant le récit d'Esteban.
« Bien ! Donc, ils ne tenteront rien contre moi tant que je leur serai utile pour franchir le détroit de Magellan. »
« Et j'ai entendu aussi qu'ils comptent bien sur Zia pour leur indiquer la route jusqu'aux mystérieuses cités d'or. »
« Jamais je ne leur montrerai le chemin ! Jamais je ne trahirai les miens ! »
Mendoza hausse les sourcils à cette annonce et son regard se tourne vers le médaillon au cou de Zia. Celle-ci le couvre de sa main. Emeralda pose sa main sur son épaule pour la soutenir moralement.
« Ne vous éloignez pas. Tant que je serai là vous ne risquez rien. Et Gaspard n'osera pas désobéir à Gomez. »
« Pendant combien de temps Mendoza? »
« Ah ah ah ah ah ah ! Le temps va vous paraître bien long jusqu'à Lima mais vous tacherez de vous distraire un peu. »
Le navire roule et Esteban chute sur la couchette. « Waaa ah ! »
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Et le navire poursuit son voyage. Il traverse le détroit de Gibraltar pour gagner l'Atlantique.
Esteban et Mendoza sont dans la vigie du grand mat.
« C'est haut, dis donc ! »
« Ah ah ah ! Le fils du Soleil a le vertige ? Ah ah ah… »
Le navire penche et Esteban perd l'équilibre. «Attention ! » Mendoza rit alors qu'il maintient fermement Esteban pour l'empêcher de chuter. Ce dernier se retrouve la tête en bas.
« AAAH ! NON ! AAAAh ! Ah ! AAAAAAAhhhh ! »
Sur le pont Pedro et d'autres marins regardent amusés la scène. « Tu sais Esteban, tu ne sera pas un vrai marin tant que tu ne saura pas grimper en haut du mat sans l'aide de Mendoza ! »
Esteban se réfugie dans les bras de Mendoza. « JE NE VEUX PAS ETRE MARIN ! »
En dessous du mat, Zia regarde également la scène. Puis, rassuré du bien-être de son ami, commence à assembler un petit assemblage de clavettes de bois qui lui sert de support pour la réalisation de quipus, l'écriture des Incas.
Sur la dunette au dessus d'elle, Gomez et Gaspard s'approchent.
« Attendez la. » Gomez observe discrètement la jeune fille. « Regardez Gaspard, ce sont les signes des Incas. »
Les deux hommes ne se doutent pas qu'une autre personne les observe du haut du mat secondaire ou elle aide à la manoeuvre. Le regard émeraude flamboyant de colère, l'amie d'Esteban et de Zia regarde avec mépris les deux hommes qui ne songent qu'a l'or.
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L'Esperenza poursuit son chemin et voilà le navire au milieu de l'Atlantique.
Pieds nus, Esteban se prépare pour son épreuve. Il avance doucement sur la verge à la proue du vaisseau. Handicapé par son vertige, il commence à perdre l'équilibre.
« Esteban ! » La jeune Zia a accouru devant la nouvelle frasque de son ami. Elle se couvre les yeux lorsqu'il commence à tomber.
« Regarde le Zia, il se débrouille bien maintenant. » Emeralda est contente des progrès du jeune garçon contre son vertige.
« Esteban ? » En effet, le courageux garçon continu à progresser doucement jusqu'à pouvoir s'asseoir sur la petite voile avant.
« Esteban ! Tu vas tomber ! Reviens ! »
« Tout va bien Zia ! N'aie pas peur ! Fais comme moi ! » Reprenant son souffle, le jeune garçon commence à siffloter pour prouver à son amie que tout va bien.
Une ombre se profile sur la droite du chemin du bateau et soudain une baleine surgit devant Esteban. « WAAAAA !! » La vague provoquée manque de le faire tomber.
« Des baleines, Esteban ! Il y en a plein ! »
En effet un banc de baleines encadre le navire dans sa course.
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Maintenant l'Esperenza approche de la pointe Sud de l'Amérique du Sud.
Sur le pont supérieur, le capitaine Gaspard se bat contre plusieurs gardes en même temps.
« Allez vous autres ! Un peu d'exercice. Allez, à vous ! Allez ! »
Mais ses hommes montrent peu d'entrain à affronter leur redoutable supérieur. « Oh, je m'avoue vaincu. »
« Allons, au suivant de ces messieurs. A qui le tour ? Attaquez-moi tous à la fois ! Allez ! Hé, hé ... Tas de poltrons ! »
Dépité, Gaspard cherche du regard un adversaire valable et aperçoit Mendoza et les trois enfants sur le pont. « Mendoza, tu dois t'ennuyer à garder ces enfants. Que dirais-tu d'une petite leçon d'escrime ? Hein ? Quelques assauts ... »
« Merci, mais je n'ai pas le temps. J'apprends à Zia, à Emeralda et à Esteban les secrets de la navigation. »
« Tu n'es qu'un lâche. Tu ferais mieux de leur enseigner l'escrime, c'est plus utile. »
« Il n'y a pas qu'avec une épée que l'on peut se protéger. Il faut savoir se servir aussi de sa tête. Mais ce sont des choses qui doivent vous échapper, Gaspard. Enfin je le crains. »
« Qu'est-ce à dire ? Répète un peu par la malepeste ! »
Attiré par le bruit de l'altercation, le seigneur Gomez sort de sa cabine et rappelle à l'ordre son subordonné. « Capitaine Gaspard ! »
« Gneui ! » Gaspard ne peut que ronger son frein devant la situation mais une autre personne perçoit le danger qu'il y a à maintenir un tel état de tension dans un milieu aussi fermé que celui d'un navire en plein océan.
« Attendez Mendoza, il serait discourtois de ne pas profiter de la si généreuse offre du capitaine Gaspard. » Emeralda se redresse tout en adressant un clin d'œil au navigateur et à ses amis et souriante se dirige vers Gaspard qui la regarde médusé.
La jeune fille se campe devant le soldat. « Je suis prête pour ma leçon, capitaine. »
Gaspard cligne des yeux et tente de reprendre contenance. « Euuh ! Oui, bon… Hé toi là, donne lui ton épée au lieu de bailler aux corneilles ! »
Emeralda soupèse en main la rapière qui est assez lourde pour sa taille. « Hummm…Je vais avoir du mal à la tenir. Cela vous dérangerait-il que je prenne une arme plus légère pour votre première leçon, capitaine ? »
« Moi je veux bien mais tu vas perdre encore plus en portée de bras, déjà que tu n'es pas très grande… »
Sous le regard abasourdi de Gaspard la jeune fille fait jaillir dans ses mains des poignards, les fait virevolter un instant entre ses doigts puis commence à jongler avec. Devant les soldats qui commencent à sourire devant le spectacle impromptu, ce sont bientôt trois puis quatre poignards qui voltigent entre les mains habiles d'Emeralda. Finalement, le regard émeraude se fait acéré et les quatre armes se retrouvent fichés dans le mat, les bras de la jeune fille ont a peine bouger.
Les soldats applaudissent la démonstration. « Ooooh ! Bravo ! Bravo ! »
« Merci. Merci. » Emeralda se retourne vers Gaspard et sourit devant son air ahuri. Le capitaine se demande si la jeune fille ne s'est pas moquée de lui. « Tu n'as pas vraiment besoin de leçons, n'est-ce pas ? »
Emeralda récupère ses poignards. « Non. La rue est une école qui ne pardonne aucune erreur, mais je sais déjà qu'un seul de vos coups suffirait à me vaincre. » Elle se tourne vers le soldat. « Je ne peux l'espérer l'emporter sur vous en utilisant la force. Il me faut donc user de mes atouts propres. » Elle sourit et montre à nouveau ses lames.
Gaspard éclate de rire, désarmé par la candeur de la jeune fille. « Vous avez entendu, tas de lavettes ! Voila ce que j'attends de vous ! Je suis le plus fort, vous devez donc user d'autres techniques pour me mettre en difficulté. Allez, tous à l'exercice et cette fois, j'espère que vous allez faire mieux ! »
Mendoza sourit et cligne de l'œil à l'approche de la jeune fille qui a désamorcé avec adresse la situation.
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Esteban s'essaye à marcher sur les mains sur une rambarde du pont supérieur.
Sancho passe, un peu inquiet. « A-a-a-a-tention Esteban, t-t-t-tu pourrais tomber à-à-à la m-m-m-mer. »
« Hé ouiiiii ! Hé hé hé ! Hé ! » C'est alors qu'Esteban voit quelque chose à la surface de l'eau. « La mer ! La mer est toute jaune ! LA MER EST TOUTE JAUNE ! Oh, c'est extraordinaire. »
Mendoza qui s'est approché explique le phénomène au jeune garçon. « Cela signifie que nous approchons du nouveau monde, Esteban. »
L'Esperenza traverse alors un nuage de papillons jaunes qui dessinent de fabuleuses formes enflammant l'imagination des spectateurs. Dans les agrès, les papillons semblent enveloppés Emeralda d'une aura dorée.
Mendoza est content de la présence de l'essaim. « Des papillons d'or, c'est de bon augure. »
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Le soir tombe, la mer est de plus en plus agitée et fait tanguer l'Esperenza. Dans la cabine de Mendoza, le navigateur discute avec ses trois protégés.
« Nous allons bientôt pénétrer dans le détroit. »
« Celui que Magellan a découvert il y a dix ans ? » Remarque Esteban.
« Oui ! Dès demain sans doute. Je me mettrai à la barre, et j'y resterai pendant 4 jours et 4 nuits. »
« Comment ? 4 jours et 4 nuits à la barre sans dormir ? »
« Oui, le détroit est plein de pièges, le navigateur doit se méfier à chaque instant. »
« Ha ? »
« Mais vous ne pouvez pas vous faire remplacer ? » S'inquiète Zia.
« Je ne tiens pas à mourir, du moins pas encore. »
« Mais pourquoi ce détroit est-il tellement dangereux ? »
« Parce qu'à cet endroit-là, vois-tu, l'océan Atlantique et l'océan Pacifique se rencontrent. » Mendoza montre leur position sur une carte posée devant lui.
Emeralda reste perplexe. « Vous pouvez nous expliquez, s'il vous plait ? »
« De ce côté-ci du détroit, c'est l'Atlantique, où nous nous trouvons. Et là, c'est le Pacifique. Entre ces deux océans la profondeur de la mer n'est pas la même, la hauteur de l'eau est différente. Selon les courants, les vagues te poussent vers l'Atlantique, ou, si les courants changent, elles te poussent vers le Pacifique. Et de plus, un vent violent souffle du nord. Dans ces conditions, des vagues pyramidales gigantesques se forment sans arrêt. Si un navire est pris de plein fouet par l'une d'elle, il est broyé. »
« Oooooh ! »
« Gloups ! »
« Waaah ! »
« Mais ne vous inquiétez pas ! J'en suis à mon troisième voyage, et je connais la façon d'aborder ces vagues. » Au plafond, la lampe à huile commence à s'agiter. « La mer grossit, mais ça ne fait que commencer. Je vais essayer de dormir quelques heures. » Mendoza défait sa cape et s'allonge sur sa couchette.
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Finalement, l'Esperenza arrive en vue du détroit de Magellan, les vagues secouent rudement le navire et dans la cales quelques amarres se rompent, précipitant des barriques vides se fracasser contre les parois. Dans la salle du gouvernail, Sancho et Pedro tiennent la barre alors que le commandant Pérez se tient devant la boussole.
« Oh ! Co-co-commandant, nous a-a-approchons du dé-détroit. Les vents et les cou-courants sont très forts, j'ar-r-rive pas à tenir la barre. »
Pérez se tourne vers un marin. « Hé toi ! Va chercher Mendoza dans sa cabine ! Tout de suite ! »
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Le marin tape à la porte de la cabine de Mendoza. « Hé ! Mendoza ! Viens vite ! Nous approchons de la passe. Viens vite ! »
Mendoza se réveille et se relève. « A moi de jouer. »
Esteban se précipite vers celui qui l'a entraîné dans cette aventure. « Nous allons avec toi. »
« Non, non. Tout va être bouleversé à bord du bateau. Restez ici, vous serez en sécurité. »
Sur un dernier sourire qui se veut rassurant, Mendoza sort de la cabine. Les trois enfants regardent avec inquiétude la porte qui s'est refermé sur l'unique personne à bord pouvant tous les menez à bon port.
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Deux marins sont sur le pont et regardent la mer démontée.
« Regarde ! C'est le détroit de Magellan. »
« On dirait que c'est la fin du monde. »
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A suivre…
Après avoir traversé l'Atlantique, l'Esperenza arrive en vue du détroit de Magellan à l'extrémité sud du nouveau continent, endroit redoutable où la mer et le vent se déchaînent pour produire d'effroyables tempêtes. Le navire de nos amis parviendra-t-il à franchir ce détroit infernal ? Ne manquez pas le prochain épisode de l'émeraude cachée.