Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ Ma soeur ❯ Chapitre 1 ( Chapter 1 )
Ma soeur
Par Maria Ferrari
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Avertissement : Les personnages d'Escaflowne ne m'appartiennent pas et je ne tire aucun profit de leur utilisation (en tout cas pas de profit financier... tout au plus un profit moral)
Cette fic contient des passages yaoi et n'est donc pas à recommander aux gens qui ont quelque chose contre l'homosexualité - Cette histoire comportant aussi un passage lemon (court et peu détaillé), je conseillerais donc à toutes les personnes un peu trop jeunes de passer leur chemin (aller éventuellement lire une autre de mes fics, j'en ai au moins deux qui sont tous publics) - Ne m'intentez pas de procès, je vous aurais prévenu...
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-Chapitre 1 - Désorienté(e)-
Serena était assise au bord du lac, son regard était perdu dans son reflet et elle avait l'air totalement désorientée. Cela faisait maintenant huit mois que la guerre était finie et qu'elle était revenue dans la demeure familiale, accueillie à bras ouverts par son frère aîné qui espérait son retour depuis tant d'années.
Les premiers temps, cela s'était très bien passé, elle était tellement heureuse de retrouver sa maison et sa famille, du moins, ce qu'il en restait. Lorsqu'elle avait été cruellement séparée des siens, elle avait encore son père et sa mère, dix ans plus tard, elle revenait et ils étaient tous les deux disparus. Une fois sortie du flou dans lequel sa récente transformation l'avait plongée, l'annonce de cette nouvelle l'avait encore un peu plus déstabilisée. Heureusement, son frère était extrêmement attentionné et l'avait aidée à surmonter cette pénible épreuve.
Un autre fait dur à affronter avait été le regard que portaient les gens sur elle. La population gaïenne avait appris qu'elle et Dilandau étaient le même individu ou en tous cas, partageaient le même corps, et si certains l'innocentaient des actes du soldat Zaïbacher, d'autres lui crachaient à la figure quand ils la croisaient. Allen avait été mis au courant de cette situation, mais pas par Serena, elle avait trop honte pour lui en parler, il l'avait appris par l'intermédiaire d'autres Astriens et s'était arrangé pour mettre fin à ces actes.
Serena était heureuse qu'il ait fait arrêter ça, mais, au fond d'elle, elle lui en voulait, elle aurait voulu se défendre d'elle-même. Elle était heureuse qu'il s'occupe d'elle, mais elle aurait voulu qu'on la respecte pour une autre raison que parce qu'elle était la sœur d'Allen Schezar, chevalier céleste d'Astria.
Une autre chose la dérangeait, depuis des mois qu'elle vivait de nouveau avec Allen, l'amour qu'il lui portait lui semblait de plus en plus étouffant et elle n'osait pas lui en faire la remarque, il avait été si bon pour elle. Cela pouvait sembler normal, après tout, c'était son frère, mais elle était quasiment sûre que tous les frères n'auraient pas agi de la même manière pour une parente qu'il n'avait pas vue depuis dix ans et qui avait commis des actes ignobles même indépendamment de sa volonté.
Elle commençait vraiment à être déstabilisée par le comportement de son frère. Il était trop… aimant. En plus, elle s'était habitué, quand elle était Dilandau, à vivre sans affection, et c'était trop pour elle tout d'un coup, c'était même trop tout court.
Elle avait besoin de faire une pause.
(Si Dilandau revenait, je l'aurais cette pause… c'est horrible, ce que je dis ! Comment se comporterait-il ? Et pourrais-je revenir facilement ? Ce n'est pas sûr… Mais ça me ferait tellement de bien… je sais comment faire, je sais comment ça fonctionne… j'arriverai à trouver la force de revenir dès que j'en aurai envie ou si le besoin se fait pressant… Allen sera triste, mais comme ça, je ne serai pas forcée de lui demander de me laisser un peu tranquille… si Dilandau se comporte bien, je pourrai faire ça régulièrement et me reposer.)
Sa décision était prise : Dilandau reviendrait. Elle était convaincue que c'était sans danger car elle s'imaginait capable de contrôler la transformation et de revenir à tous moments si jamais le besoin s'en ressentait.
***
Allen commençait à s'inquiéter : Serena n'était toujours pas rentrée, il commençait à se faire tard et ce n'était pas dans ses habitudes de s'attarder. Allen connaissait les endroits où elle allait régulièrement se promener et décida de tenter sa chance sur les rives du lac, le coin de prédilection de sa sœur.
Il fureta autour du lac, promenant son regard de long en large, finit par apercevoir une silhouette et reconnut la tenue de sa sœur. Il sourit et accéléra son pas pour la rejoindre, au fur et à mesure de son approche, il fronça les sourcils, Serena se tournait dans tous les sens, comme si elle cherchait quelque chose ou comme si elle était perdue. Et elle manipulait beaucoup sa robe aussi.
Finalement, elle se tourna dans la direction d'Allen, l'aperçut et eut un mouvement de recul. Ceci surprit le chevalier, mais en se rapprochant, il se rendit compte que ce n'était plus Serena à l'intérieur de cette robe et entendit Dilandau appeler.
« Jajuka ! Jajuka ! »
« Il est mort ! »
Allen se mordit la lèvre inférieure juste après cette déclaration, il ne voulait pas choquer Dilandau, encore moins le blesser, c'était sa sœur, et il sentait que cette nouvelle pouvait être un coup terrible pour lui.
« Quoi… », murmura Dilandau désarçonné.
Allen se dit alors qu'il valait mieux tout lui avouer, cela l'affaiblirait sans doute assez pour que Serena revienne.
« Jajuka est mort, Folken est mort, tes soldats sont morts, la guerre est finie, l'armée Zaïbacher a été démantelée et le pays Zaïbach a été mis sous la tutelle conjointe d'Astria et de Fanelia, tu n'as plus aucune raison d'être ! »
Dilandau était hébété… Allen poursuivit : « Tu es une création des sorciers, tu n'as pas d'existence réelle, la personne qui a une existence réelle, la vraie propriétaire de ton corps, c'est Serena, ma sœur… et tu DOIS lui laisser la place ! »
Dilandau fronça les sourcils, entrouvrit la bouche, voulut parler, mais aucun son ne sortit. Voyant que Dilandau était désorienté et sentant que Serena ne reviendrait pas ce soir, Allen lui prit le bras et l'entraîna gentiment vers le manoir. Dilandau, assommé par ce qu'il venait d'apprendre, le suivit docilement.
Ils entrèrent à l'intérieur, Dilandau regarda le décor autour de lui, puis il regarda de nouveau sa robe.
(La sœur d'Allen Schezar…)
Allen, après avoir détaillé sa tenue, l'emmena dans sa chambre. Il s'affaira dans l'armoire, recherchant des habits à donner à Dilandau et lui tendit finalement un pantalon et un tee-shirt. Le regard de Dilandau était dans le vague. Il regardait sans les voir les objets qui l'entouraient. Allen le regarda se dévêtir en faisant preuve d'une absence absolue de pudeur vis-à-vis de lui, puis, Dilandau enfila mécaniquement les effets que lui avait prêtés Allen. Une fois qu'il fut vêtu de manière plus appropriée, Allen le reprit par le bras et le guida dans la salle à manger.
« Il est temps de manger… tu n'as pas faim ? »
Il l'installa sur une chaise et partit chercher le repas. La servante était partie une heure auparavant, d'habitude, ils mangeaient une heure plus tôt, avant son départ. Elle leur avait préparé un repas froid.
Allen servit le jeune garçon. Celui-ci contempla son assiette d'un œil morne.
« Mange, c'est bon ! »
L'aîné se servit, s'assit et mangea. Il fit une gestuelle pour indiquer que c'était bon. Dilandau le regarda comme s'il était un extraterrestre.
« S'il te plaît, mange, il faut manger… je ne vais quand même pas te faire manger comme un poupon. »
Dilandau prit sa fourchette, mangea mécaniquement et ne prêta plus attention à Allen.
Une fois le repas terminé, Allen lui montra sa chambre et Dilandau se coucha sans prononcer une parole. Il semblait en aparté du monde réel. Son aîné souffla la chandelle et sortit.
***
Le lendemain, Dilandau avait repris ses esprits et repassait la journée d'hier dans sa tête. Elle s'apparentait à un mauvais rêve. Il n'était d'ailleurs pas certain de l'avoir vécue, mais, l'esprit lucide, il se rendit vite à la réalité. Il décida rapidement qu'Allen avait dit la vérité et prit le parti de vivre ici et d'éviter les esclandres avec Allen.
Mieux valait voir venir et agir en fonction.
***
Les jours passaient, monotones. Allen était heureux du fait que Dilandau se comporte comme quelqu'un de normal mais il avait secrètement espéré que sa sœur reviendrait très vite et ce n'était pas le cas.
Il commençait à être irritable et Dilandau sentait la tension qui émanait de lui. Il était un intrus, c'était Serena qui devait être là, mais Dilandau revendiquait en silence son droit d'exister et se maintenait dans le corps de la jeune fille. Il sortait régulièrement pour échapper à la pression qui pesait sur ses épaules en la présence d'Allen.
***
Un jour d'automne, alors que le vent soufflait à tordre certains arbres, Allen s'entraînait à l'épée dans le pré jouxtant le manoir Schezar. Ses coups étaient parfaitement précis et efficaces. Il n'avait pas volé sa réputation.
Jugeant son entraînement suffisant, il rentra l'épée dans son fourreau et repartit vers le manoir.
Dilandau revenait accompagné de Van. Arrivé sur le seuil de la maison, le garçon brun déposa un baiser dans le cou du blond, puis, après un dernier signe de la main, s'éclipsa. Dilandau croisa les bras et le regarda disparaître à l'horizon, puis, il opéra un demi-tour sur lui-même et vit Allen qui, paralysé et le regard vide, le fixait. Voyant son frère dans cet état, l'adolescent eut un moment d'inquiétude.
« Allen, que t'arrive-t-il ? »
La personne interrogée sortit de son "coma" à ses mots.
« Qu'y a t'il entre toi et Van ? », demanda-t-il, agressif.
« Je… rien ! », bredouilla Dilandau, gêné.
Il n'en était avec Van qu'aux balbutiements d'une possible relation amoureuse, rien de bien sérieux pour le moment, juste un petit flirt.
« RIEN ! VRAIMENT RIEN ! TU EN ES SUR ? »
« Oui, oui ! », répondit rapidement l'adolescent, légèrement effrayé par le ton d'Allen.
Allen l'attrapa par les épaules.
« LES GENS TE DISENT SOUVENT AU REVOIR DE CETTE FACON ? »
« ARRETE ALLEN ! TU ME FAIS PEUR ! »
Au cri de Dilandau (qui ressemblait étrangement à ce qu'aurait pu crier Serena), Allen se calma. Il entra dans la maison et claqua la porte derrière lui.
Dilandau patienta quelques minutes sur le perron, laissant le vent jouer avec ses cheveux. Il écarta ses doigts pour former un peigne de sa main et la passa dans sa chevelure argentée pour empêcher les mèches de venir dans ses yeux. Il contempla l'horizon. Le soleil se couchait au loin. Ce spectacle l'apaisa et il entra à son tour.
Il trouva Allen assit sur le canapé, les mains jointes et apparemment plongé dans une méditation profonde. Il regardait droit devant lui, l'air sérieux et affecté. Dilandau décida de passer son chemin, il alla dans la cuisine manger sa part du repas que Mathilde (leur servante) leur avait préparé pour le dîner.
NDLA : Oui, j'utilise des prénoms français, je n'ai pas beaucoup d'imagination en matière de noms et de prénoms, j'ai du mal à en inventer.
Il s'installa sur la table de la cuisine et savoura lentement son plat. Mathilde était un vrai cordon bleu. S'il avait pu faire abstraction de la tension dégagée par Allen depuis deux semaines, Dilandau se serait senti parfaitement bien.
Il ne comprenait pas ce qui arrivait à Allen ces derniers temps, d'ailleurs, il ne comprenait pas Allen, cela ne datait pas d'hier, il ne l'avait jamais compris.
C'était un homme à femmes, c'était un homme d'honneur, un homme qui était capable de mettre en péril sa vie pour une cause. Dilandau ne comprenait rien de tout ça : Les femmes ne l'intéressaient pas, son opinion sur l'honneur n'était pas la même que celle d'Allen, et il détestait l'idée de sacrifice que ce soit pour lui et même pour un autre. Il ne comprenait pas les gens qui se sacrifiaient pour leur pays ou pour je ne sais quelle autre raison, quel intérêt pouvaient-ils en tirer ? Ils n'étaient même pas là pour voir si leur sacrifice avait été utile. Ils n'étaient pas là pour profiter de ce qu'ils avaient pu permettre de créer ou de sauver.
Bien sûr, ce geste pouvait démontrer une grande générosité de leur part, donner leur vie pour sauver celle des autres ou la rendre meilleure. Quelque part, en fait, c'était égoïste aussi, c'était la gloire garantie.
Mais la gloire à titre posthume.
Non, Dilandau ne comprenait pas Allen, c'était au dessus de ses facultés.
Il termina son repas par un fruit qu'il mangea à l'extérieur. La température n'était pas vraiment élevée à cette heure et en cette saison, mais il aimait se trouver dans le noir et il aimait la fraîcheur. Ces deux éléments lui faisaient du bien, Dilandau avait l'impression qu'à eux seuls, ils régénéraient son corps et son esprit de façon étonnante.
Le fruit étant fini, il rentra pour aller se glisser sous ses couvertures. S'emmitoufler dans son lit juste après avoir eu un peu froid était un de ses plaisirs. Il passa à côté d'Allen sans lui prêter attention et alla droit dans sa chambre.
Il était toujours dans la même position, toujours le regard fixe, toujours les mains jointes, toujours l'air sérieux, toujours méditatif.
En fait, son cerveau tournait au ralenti. Il ne comprenait pas bien ce qu'il lui avait pris tout à l'heure avec Dilandau. Qu'avait-il à en faire de Dilandau ? Qu'il fasse ce qu'il veut, après tout, quelle importance ? D'ailleurs, ce n'était pas bien méchant, il fallait juste être attentif à ce qui arrivait et c'était tout.
Et peut-être que Serena n'allait pas tarder à revenir, oui, Serena reviendrait sûrement bientôt, elle n'accepterait pas que Dilandau se serve de son corps de certaines façons. Sa sœur était tellement pure, si Dilandau commençait à faire des choses répréhensibles, elle reviendrait immédiatement, c'est certain.
Allen finit par sortir de son abrutissement et alla dîner.
-A suivre-