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Végéta bis

Par Maria Ferrari

-Chapitre 5 - Infiltration-

Ils arrivèrent en vue d'une énorme masse noire qui flottait dans le ciel.

« Comment ça tient en l'air, ce truc ? », fit Carla.

« Alors, là, honnêtement, j'l'ignore... », répondit Angelo.

Végéta se posa sur une espèce de passerelle, suivi de près par son fils. Angelo posa sa passagère à terre.

« Donc, là, on est dans l'antre des méchants... »

« Ne juge pas trop vite Carla... pas avant de savoir... », sermonna Végéta.

~oOo~

A l'intérieur du hangar, les Dragonslayers sortaient de leurs guymelef. Chester s'extirpa du sien (il avait été le rechercher) suivi de Dilandau.

« Heureusement que nous ne sommes pas des gros gabarits, c'est pas vraiment prévu pour voyager à plusieurs, ces engins-là », fit ce dernier en posant le pied sur le sol.

« Que s'est-il passé Seigneur Dilandau ? »

« Chester et moi avons été confronté à un drôle de personnage... qui fait des choses tout à fait fantastiques, j'ignore qui il est et d'où il vient, mais il risque de nous poser problème par la suite... j'en parlerai à Folken... »

« Quelles choses fantastiques fait-il ? », demanda Dalettau à Chester dès que leur commandant se fut éloigné.

« Il vole, il a une force incroyable et il se déplace à une vitesse foudroyante... »

« C'est un dragon ? »

« Non... il vole sans ailes ! »

« C'est impossible ! »

« Tu mets en doute la parole de Chester et la mienne Dalettau ? », fit sévèrement son commandant qui, l'oreille fine, avait entendu.

« Je n'oserais pas Seigneur Dilandau... mais on ne peut voler sans ailes... »

« Pourquoi pas ? Nos guymelefs le font bien... »

« Quand vous dites qu'il a une force incroyable et qu'il se déplace très vite, vous pouvez donner un ordre d'idée... », intervint Miguel.

« Il a démantelé mon guymelef en moins d'une seconde... »

« Hein ? », fit Miguel.

« Surprenant non... et il a fait ça à mains nues évidemment... »

« C'est dingue... », murmura Guimel.

« S'il a fait ça, ça ne peut pas être un humain... », dit Dalettau.

« Il en a pourtant l'apparence... en fait, c'est un être surhumain... c'est peut-être une espèce inconnue... ou un mutant ? », proposa Chester.

« Hum... il faudrait se pencher sur la question... je vais tout de suite en parler à Folken »

Sur ces mots, Dilandau sortit du hangar.

~oOo~

« Qu'est-ce que c'est sombre ici..., chuchota Carla, pas franchement à son aise dans la forteresse Zaïbacher, c'est lugubre, je pourrais pas y vivre... »

« Ce n'est pas ce qu'on te demande de toutes façons ! », rétorqua Végéta.

Ils avaient pénétré à l'intérieur et marchaient dans un couloir.

« Si on ouvrait une porte ? », proposa Angelo.

« Laquelle ? »

« On en choisit une au hasard... »

« Très bien », fit Végéta en se dirigeant vers une porte, il constata d'emblée qu'il n'y avait pas de poignée et vit un pavé numérique à droite.

« C'est une porte électrique avec un code d'accès, je vois le genre de modèle, très facile à court-circuiter, j'le fais illico... », fit Angelo. Mais avant qu'il ait le temps d'agir, son père plaqua une main sur la porte et poussa. La porte de métal se déforma et finit par crever. Végéta agrandit le trou et pénétra à l'intérieur, Carla entra à sa suite et Angelo suivit en marmonnant ce qu'il pensait des façons de faire de son père.

« Toujours aussi sombre ! », fit Carla.

« Et toujours aussi inhabité ! », rajouta Angelo.

Végéta, de son coté, observait la pièce. Il vit des papiers sur un bureau et s'y dirigea pour les consulter.

« Papa, il me semblait qu'on était venu parlementer... pas espionner ! », protesta Angelo.

« Qu'est-ce que c'est que ces trucs ?... Angelo, tu t'y connais en chimie et tous les trucs dans ce genre... ta mère t'a appris des tas de trucs là-dessus... »

« Fais voir... », fit Angelo entraîné par sa curiosité.

Angelo jeta un œil aux documents.

« C'est des formules chimiques »

« Oui, ça, j'avais remarqué, je ne suis pas ignare en sciences à ce point-là ! »

« Elles sont extrêmement compliquées... et la symbolique ne correspond pas à la notre... impossible à traduire ! »

NDLA : J'ai considéré qu'ils parlaient la même langue, mais que certaines choses dans le langage étaient tout de même différentes.

« Il te faudrait un lexique... y a des trucs comme ça sur la Terre... », fit Carla.

« On n'est plus sur la Terre ! »

« De toutes façons, j'en ai rien à battre de la signification de ces formules, ce que je voudrais savoir, c'est quel genre de personne a pu les écrire et à peu près à quoi elles servent... y a d'autres choses de marquées sur ces feuilles ! », fit Végéta.

« C'est un scientifique qui a fait cela, ces formules ont l'air très poussées et les explications sont assez opaques... je me demande... on a l'impression que la personne qui a écrit tout ça s'est arrangée pour que des personnes non averties qui tombent dessus ne puissent pas comprendre... »

« Pour contrer l'espionnage ? »

« Sans doute... à moins qu'il n'ait envie que vraiment personne ne comprenne, pas même... »

« Chuuutt ! », chuchota soudainement Carla qui était restée près de la porte pour surveiller, « J'entends des bruits de pas et de voix, des gens viennent ! »

« Angelo, prends tout ça avec toi ! »

« Mais, ils sauront qu'on est venu ! »

« Avec le trou dans la porte, tu ne crois pas qu'ils se douteront de quelque chose ! »

« Si tu m'avais laissé faire... »

« Dépêchez-vous, ils se rapprochent, ils sont dans le couloir ! »

« Dans le couloir ? Ils vont nous voir si on sort alors ! »

« Y a une autre porte, là ! », fit Carla.

« Et merde, encore électrique, ils nous emmerdent ! »

« Woh pop pop, laisse-moi faire cette fois ! »

Les bruits de voix étaient maintenant parfaitement perceptibles. Angelo travaillait avec minutie et rapidité. La porte s'ouvrit, Végéta et Carla entrèrent. Angelo plaça son pied sur le détecteur pour empêcher la porte de se refermer et remonta le boîtier toujours en parfait état de marche. Il entra et la porte se referma derrière lui.

Trois hommes entrèrent peu après sa sortie, tous le crâne rasé et vêtus en noir.

« Qui a fait ça ? Il faut appeler le service de sécurité ! »

« Les documents !... Les documents ont disparu ! »

~oOo~

« Il faut fuir ! », murmura Carla.

« Pourquoi ? Ils ne penseront jamais que nous sommes restés si près du lieu de notre forfait !... il faut juste éviter de faire trop de bruit »

« Papa, je crois que je tiens quelque chose ! »

Dès qu'il était entré, il s'était immédiatement installé pour consulter les documents plus à son aise. Les informations qu'ils contenaient l'intriguaient.

Carla et Végéta se rapprochèrent de la table où il s'était installé.

« J'ai l'impression qu'il s'agit de manipulation génétique ! »

« Quoi ! », s'exclamèrent Carla et Végéta à l'unisson.

« Apparemment, si j'ai bien compris ce qui est sous entendu dans le texte, ces formules sont prévues pour modifier le génome humain ! »

« Oh mon Dieu », fit Carla, « dans quel but ? »

« Alors là, j'en sais rien !... j'ai pas encore tout décrypter... »

« Sais-tu de quelles modifications il retourne... c'est superficiel ou c'est plus profond ? »

« Je crois que c'est loin d'être superficiel... et j'ai pas l'impression que ce soit de petites modifications... »

« Est-ce que ces formules altèrent l'être humain ? », demanda Carla, soucieuse.

« Si tu sous-entends par "altérer" qu'elles abîment... je ne peux encore rien te dire... mais, cela dit, je trouve qu'en une dizaine de minutes, j'ai déjà fait du beau boulot ! »

« Exact, bravo ! Continue... », l'encouragea son père.

Avec les feuilles de papier éparses qu'Angelo était en train de compulser, ils avaient aussi pris des dossiers. Carla en prit un et le feuilleta.

« C'est marrant, on dirait un dossier scolaire... Prénom : Gina ; âge : 6 ans ; Forme physique : Excellente... y a tout un tas d'infos de ce genre-là qui suivent... et sur les pages suivantes, c'est comme des carnets de notes... sauf que les matières m'ont l'air un peu particulières... "évolution", et en face, y a marqué "négative"... Endurance : Moyenne... Moral : Déprimée... état général : Moyen avec tendance à s'empirer... qu'est-ce que c'est que ce truc ?... ça, c'est le troisième bulletin, apparemment, y en a un par mois... et plus ça va, plus c'est catastrophique... c'est quoi ce machin... Oh merde !... sur le dernier, y a marqué : "décédée"... ça veut dire quoi ce bordel ? »

Angelo, qui avait écouté attentivement, prit un autre dossier.

« Ça se présente de la même façon, cette fois, c'est un garçon, y a des bulletins pareils... il est mort lui-aussi ! »

« Des cobayes... », fit Végéta. Carla lui jeta un regard angoissé.

« Ils auraient essayé la manipulation génétique sur des êtres humains, qui plus est, des enfants !... c'est horrible, qui c'est ces tarés ? »

« Sûrement des espèces de savants fous du style de Géro... »

« Qui est Géro ? »

« Un génie de la cybernétique... il a amené certaines de ses créations à un point de sophistication tout à fait étonnant... et notamment, il est partie de deux êtres humains, le frère et la sœur, pour créer des cyborgs surpuissants... c'est aussi lui qui a créé Cell, tu connais Cell ? »

« Mes grands parents m'en ont beaucoup parlée !... Vous avez l'air bien informé... mieux informé que les médias... »

« J'ai combattu contre Cell »

« Oh ?... Bra ne m'a jamais dit grand chose sur sa famille... »

« Elle a peur de faire fuir les gens, je crois... », renseigna Angelo.

« Qui êtes-vous, exactement ?... Mon grand père m'a dit un jour qu'il était sûr et certain que ce n'était pas Satan qui avait tué Cell, que ce type n'était qu'un gros lourdaud, alors que Cell était plus puissant et destructeur que dix mille explosions atomiques... il m'a dit qu'à la télé, on voyait d'autres personnes lors du combat, des gens étranges... qui volaient... Vous en faisiez partie, n'est-ce pas ? »

« Exact, on ne peut rien te cacher... »

« Où avez-vous acquis vos pouvoirs ? »

« J'ai travaillé dur pour les avoir... »

« Juste travaillé ? »

« Disons que j'ai aussi été aidé par ma génétique... si j'avais été terrien, je n'aurais jamais pu atteindre ce niveau, même en passant chaque minute de ma vie à m'entraîner dans les pires conditions... »

« Comment ça si vous aviez été terrien ? Est-ce que ça signifie que... Vous êtes quoi exactement ? »

« Je suis un extraterrestre, un saiyen pour être exact... »

« Wouah... et Bra, elle... »

« Elle est métisse, moitié terrienne, moitié saiyenne... elle n'est pas vraiment puissante, mais faut dire qu'elle n'a jamais véritablement travaillé sa force physique... »

« Et sa queue de singe ? Elle a une queue de singe, elle m'a dit que c'était une anomalie génétique, mais... »

« Non, c'est la race saiyenne qui veut ça... »

Dzzziiii

Végéta se retourna brusquement, la porte électrique venait de s'ouvrir pour laisser place à deux nouveaux arrivants.

(Je me laisse aller, je n'ai pas surveillé les présences)

« C'EST LUI ! », hurla Dilandau en faisant un pas en arrière. Il fut tenté un instant de fuir. L'homme qui l'accompagnait eut le réflexe de lui saisir le bras pour l'en empêcher.

« Qui êtes-vous ? », demanda-t-il.

« Présentez-vous d'abord, je vous répondrai après... »

« Folken Fanel, je suis le supérieur de Dilandau, vous avez fait sa connaissance aujourd'hui... »

Le susnommé était pantelant au bout du bras en acier de Folken. Celui-ci était obligé de serrer fortement son poignet car Dilandau tirait de tout son poids dans l'autre sens. La douleur irradiait son bras, mais le jeune garçon ne s'en rendait pas compte, il était totalement terrifié. Il avait cogité sur ce qui lui était arrivé aujourd'hui, et plus il y repensait, plus il était effrayé. De plus, il ne s'attendait absolument pas à trouver le bourreau de son Alseide au sein même de la forteresse.

NDLA : Pour ceux qui n'ont pas vu Escaflowne, Folken s'est fait arracher le bras droit par un dragon, et celui-ci a été remplacé par un membre artificiel (le bras pas le dragon)

« Vous lui faites mal ! », s'apitoya Carla.

Végéta alla retirer la poigne de fer tout en maintenant délicatement le bras de Dilandau pour que celui-ci ne s'en aille pas.

« Je ne te veux pas de mal », rassura-t-il avant de se retourner vers Folken qui avait l'air surpris de son attitude, « Je m'appelle Végéta, et voici Carla et Angelo, nous sommes arrivés hier, et nous avons eu un compte rendu de la situation tendue qui régnait entre vous, les Zaïbachers, et le reste de Gaïa, notamment Astria et Fanelia... seulement, je me méfie des paroles d'Aston comme de la peste, donc, nous sommes venus ici pour connaître votre point de vue sur la question... »

« Vous voulez connaître notre mobile ? »

« Oui »

« ça va vous paraître idiot... mais la raison pour laquelle nous avons déclarée la guerre est en fait que nous voulons obtenir une paix globale et éternelle »

« ça ne me paraît pas si idiot que ça... vous n'êtes pas le premier à vouloir combattre le mal par le mal... et des fois, ça marche ! », fit Végéta.

« Moi, je trouve ça complètement stupide ! Comment pouvez-vous prétendre vouloir arrêtez la guerre si vous la faites vous-même ? Vous me faites penser à ces donneurs de leçons qui font exactement le contraire de ce qu'ils préconisent de faire ! "Faites ce que je dis ! Faites pas ce que je fais !", je déteste cette phrase ! »

« Heu, j'suis assez d'accord avec Carla ! », approuva Angelo.

« Permettez-moi de vous dire que vous ne connaissez pas le fond du problème... »

« Racontez-nous tout, on a tout notre temps ! », fit Végéta en s'asseyant. Dilandau, que le saiyen tenait toujours, suivit le mouvement et s'installa à ses côtés. Il était toujours un peu mal à l'aise, mais n'avait plus peur. Végéta, confiant, lâcha son bras et croisa les siens.

« On vous écoute ! »

Folken comprit qu'il ne pourrait pas échapper à une explication complète, vu ce que lui avait dit Dilandau, il n'était pas question de songer à s'en tirer par la force. Avant de procéder à sa confession, Folken promena son regard sur l'assistance et vit que le jeune Angelo compulsait des dossiers qui lui étaient inconnus... pourtant, ils se trouvaient actuellement dans son bureau.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? », fit Folken en désignant les dossiers.

« On y viendra plus tard, c'est pas très joli ce qu'il y a là-dedans... »

« Qu'est-ce qu'il y a dedans ? »

« Vous l'ignorez ? »

Folken regarda Végéta intensément.

« Oui, je l'ignore... qu'est-ce qu'il y a là-dedans et où avez-vous trouvez tout cela ? »

Dilandau, poussé par la curiosité, se leva et alla prendre un dossier.

« Dilandau ! », l'interpella Folken pour le ramener à l'ordre, ce qui n'avait, évidemment, aucun effet sur le jeune commandant.

Angelo regarda le jeune commandant compulser les documents. Ses yeux étaient exorbités. Une idée traversa l'esprit du métis.

« Tu connais ça ? », demanda-t-il.

« ça me dit quelque chose... ça me dit quelque chose... je connais ça... je connais ça... je connais ça... »

Au fur et à mesure qu'il répétait cette phrase, ses mains feuilletaient plus vite le dossier et il s'énervait. Les feuilles volaient.

« Du calme ! », cria Carla en venant arracher la chemise des mains de l'adolescent. Elle le prit dans ses bras pour le rassurer. Tout son corps tremblait et il répétait toujours son leitmotiv, murmurant : « je connais ça... je connais ça... »

-A suivre-