Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ Plus loin ❯ Discussions ( Chapter 4 )

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Plus loin…

Par Maria Ferrari

-Chapitre 4 - Discussions-

Hitomi fit la moue et leva les yeux au ciel. Un individu tuant cruellement ses ennemis et doté d'une personnalité paradoxale, voilà bien ce qui pouvait plaire à Dilandau.

Dilandau paraissait tout excité de rencontrer un personnage lui ressemblant. Il est vrai que ça ne court pas les rues.

« Tu sais, Dilandau, tu risques d'être déçu, si Octave a fait tout ça, c'était, je pense, parce qu'il était perturbé par les pouvoirs qu'il détenait d'un seul coup et qui étaient nouveaux pour lui et aussi par le fait que Cléopâtre et Antoine se foutaient un peu de sa gueule du fait de son jeune âge et de sa chétivité… dès que tout ça s'est tassé, il est devenu le plus grand empereur romain qui ait existé »

« Il y a eu beaucoup d'empereurs ? », demanda César.

« Hum… il y a eu Auguste déjà, Néron, Hadrien, heu… y en a eu un qui s'appelait Caligula je crois et puis, doit y en avoir d'autres, mais, je ne les connais pas tous, loin de là ! »

« On s'en tape !! Où est-il Octave ? »

« Je l'ai envoyé en Illyrie, je devais l'y rejoindre, mais ça me semble un peu compromis vu mon état »

« Il y rit ? C'est loin ça ? »

***

« Que penses-tu de ces jeunes gens, César ? »

« Du bien… ils m'ont sauvé la vie ! »

« Certes, et ils me sont très sympathiques à moi aussi… mais, tu ne les trouves pas étranges, leurs habits, leur façon de parler… »

« Ils nous ont tout expliqué… »

« Et tu les crois ? », fit Calpurnie très étonnée.

« Oui, ça ne s'invente pas ce qu'ils ont raconté… et comment la fille aurait-elle pu connaître les dispositions de mon testament ? »

« C'est sûr, mais… tu te rends compte, elle prétend qu'elle vient du futur et les garçons viendraient d'une autre planète… moi, ça me semble insensé… il doit y avoir une explication plus rationnelle »

« Hum… tu as raison mais… ils me semblent tellement sincères, je ne crois pas qu'ils aient inventé ça »

« Il y a des gens qui finissent par croire réellement aux mensonges qu'ils racontent et qui n'ont aucun mal à paraître sincères »

« C'est vrai… mais ça ne change rien au fait qu'elle connaît mon testament… comment aurait-elle pu le connaître ? »

« Peut-être qu'elle en a appris les dispositions d'une manière ou d'une autre… les fuites, c'est courant… même sur un petit nombre de personnes »

« Nous ne sommes que deux à le connaître… et j'ai toute confiance en la personne à qui je l'ai confié… je suis sûr qu'il n'a rien révélé »

« Alors ? »

« Alors, pour l'instant, on va s'en tenir à leur version et on va s'efforcer de la croire jusqu'à preuve du contraire… s'ils ont tout inventé, ils finiront bien par se trahir… mais, comme je te l'ai dit, je suis tenté de les croire… je ne suis pas de ceux qui croient aux miracles, aux prédictions et aux choses comme ça, mais… il arrive parfois des choses extraordinaires, des choses qui ne s'expliquent pas, et il faut savoir les accepter… après avoir bien sûr épuisé toutes les possibilités du rationnel »

César prit un air songeur.

« Je sais à quoi tu penses… », fit Calpurnie après l'avoir observé, « Il n'est pas question que tu utilises cette jeune fille, je te rappelle que c'est grâce à elle que tu es encore en vie »

« Ma chère, tu me juges bien mal, je pensais juste à la récompenser et je me demandais de quelle manière… et si elle peut rendre d'autres services… »

« Et voilà !... oh, pour la manière de la récompenser, laisse tomber une *certaine* manière, tu n'es pas dans un état pour ça ! »

« Je ne pensais pas du tout à ça !!!! », fit César, offensé.

« Oh, pardon ! »

« Elle est trop jeune pour moi, il faut qu'elle revienne dans 10 ans ! », ajouta César, taquin. Calpurnie leva les yeux au ciel.

« Ah la la, Caïus, tu ne changeras jamais !! »

César leva un sourcil, surpris : Elle l'appelait rarement par son prénom. Il pouffa de rire et s'en voulut immédiatement car le minuscule rire qu'il avait émit lui avait tendu le ventre, et sa blessure, qui, depuis les dernières minutes, ne lui posait plus trop de problèmes, s'était remise à le torturer. Il fit la grimace et ce fut au tour de Calpurnie de pouffer de rire.

« ça n'a rien de drôle ! », reprocha César.

« C'est une sorte de vengeance pour toutes tes infidélités, mon petit Caïus », minauda son épouse.

« Je ne suis pas infidèle », fit César sur un ton didactique.

« Ah bon… en voilà une nouvelle… »

« Pour ce qui est des femmes avec lesquelles je couche, ce sont des investissements à court terme… les femmes sont plus douées à convaincre leurs sénateurs de maris que moi »

« ça ne serait pas plus simple de coucher avec les sénateurs directement ? », se moqua Calpurnie.

« J'ai essayé, mais ils ne veulent pas », répondit-il tout à fait sérieusement.

« Puisqu'on en parle… comment expliques-tu tes aventures avec les hommes ? »

« Alors là, c'est encore plus simple »

« Ah ? »

« C'est tout simplement parce que tu ne peux pas m'apporter les sensations que m'apporte un homme »

« ça peut s'arranger, ça… », fit-elle avec un drôle de sourire, « Il existe des moyens… »

César ne dit pas un mot et la regarda d'un air inquiet.

César savait au fond de lui qu'il serait toujours infidèle, d'abord, parce que c'était dans sa nature, mais surtout, parce qu'il aimait Calpurnie comme une amie et non comme une femme. Calpurnie le savait, elle avait senti dès le début qu'il ne serait jamais amoureux d'elle et il lui avait confirmé sa pensée par la suite en se confiant. Elle se contentait donc de l'aimer en silence. Quelquefois, il s'en voulait de ne pas l'aimer tel qu'il le faudrait, mais il n'y pouvait rien et il savait que ça ne l'empêchait pas d'être heureuse. Calpurnie était le genre de femmes à tout accepter de la personne qu'elles aimaient. César avait toujours trouvé stupide ce genre de comportement, mais chez Calpurnie, c'était différent. Elle était différente.

Un garde entra.

« César, Cléopâtre demande à te voir »

César soupira et leva les yeux au ciel. Calpurnie se crispa, puis, jubila intérieurement en constatant le soupir de César et en songeant à une chose qu'elle avait apprise grâce à Hitomi.

La porte s'ouvrit pour laisser place à une femme petite et brune, maquillée comme un camion volé et parée d'un nombre invraisemblable de bijoux ostentatoires.

« César, j'ai accouru dès que j'ai appris », fit la nouvelle arrivante.

(Oui, et tu as à peine pris le temps de te changer), pensa ironiquement Calpurnie en détaillant la tenue coûteuse et la coiffure compliquée qu'arboraient sa rivale. Elle rigola intérieurement, (Cette femme se croit belle et elle pense que César est fou amoureux d'elle. Elle tomberait de haut en apprenant la vérité. Elle croit se servir de mon mari, mais c'est lui qui se sert d'elle. Tel est pris qui croyait prendre…)

***

Hitomi, Miguel et Dilandau retrouvèrent Van à l'extérieur.

« Ah, vous revoilà !... comment va le grand blessé ? »

« Plutôt bien… figure-toi que Dilandau a été tout lui balancer ! »

« Comment ça "tout" ? »

« Que vous veniez d'une autre planète, que je venais du futur et que je voyais l'avenir !! »

« Une minute ! Que tu voyais l'avenir, tu lui as balancé toute seule !! », rectifia Dilandau.

« Oui, et ce n'est pas Dilandau qui a été dire tout ça, c'est moi », fit Miguel en songeant que c'était la première fois qu'il désignait son commandant par son prénom sans le faire précéder par "seigneur". Il regarda son commandant du coin de l'œil mais celui-ci n'avait pas l'air d'avoir relevé ce détail. Soulagé, il se retourna vers les autres avec un grand sourire.

« Et il a pris ça comment ? », se renseigna Van, « Il vous a cru ? »

« Bien sûr », fit Dilandau comme si c'était l'évidence même.

« Dilandau m'a entraînée de force tout à l'heure pour que je vienne prouver ses dires à Jules César… j'ai l'impression qu'il m'a crue… il faut dire que j'ai su trouver les arguments pour le convaincre de notre bonne foi », fit Hitomi avec une certaine fierté.

« Hum… c'est peut-être pas plus mal qu'ils soient au courant de ce qu'on est… ça évitera de devoir donner des tas de bouts d'explications qui n'auraient eu ni queue ni tête », réfléchit Van.

« C'est vrai », approuva Dilandau, sentant que Van allait dans son sens.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? », demanda Miguel.

« On n'a qu'à aller visiter un peu », proposa Dilandau, « Cette ville me semble intéressante »

Ils se mirent à parcourir la ville en tous sens, s'émerveillant sur la beauté des bâtisses et s'extasiant sur l'eau courante, y compris Hitomi, qui, si elle était habituée à jouir d'un confort bien supérieur à celui des romains, ne pouvait s'empêcher d'admirer les montagnes d'ingéniosité dont ils faisaient preuve, sans compter que le train de vie était moins rapide, les gens moins pressés, l'ère d'où elle venait tout le monde vivait à cent à l'heure, et si elle avait fait escale sur Gaïa avant de venir ici, ça ne changeait rien au décalage qui régnait. Sur Gaïa, elle avait constamment été obligée de courir, de fuir, de se tenir sur ses gardes, de passer d'un lieu à un autre sans jamais vraiment s'arrêter. Là, c'était plus calme, tout au moins au niveau de la vitesse, car la ville regorgeait de gens, de bruits et d'odeurs. C'était jour de marché.

(Le marché : voilà une chose qui n'a pas tellement évolué depuis deux mille ans), pensa-t-elle.

Dilandau commença à tâter des fruits et Hitomi lui fit remarquer qu'il n'avait pas d'argent pour les acheter. Il fronça le nez et lui jeta un sale regard mais il dut bien convenir qu'elle avait raison et reposa le fruit qu'il tenait. C'est à ce moment-là qu'un homme, que Dilandau jugea important à sa stature et à sa tenue, prit le fruit que l'adolescent avait remis en place, le paya et lui tendit avec un sourire. Tout heureux de voir son caprice exaucé, Dilandau l'accepta et mordit dedans en regardant Hitomi de haut. La jeune fille secoua la tête en pensant : (Il accepte un cadeau d'un type qui lui est totalement inconnu sans même se demander ce qu'il va devoir donner en échange).

Lorsque l'inconnu passa son bras autour de la taille de Dilandau (il s'était débarrassé de sa veste et de ses gants, les trouvant trop chauds), Van et Miguel se crispèrent en chœur. Le geste déplut aussi à Dilandau qui repoussa sèchement son prétendant, ce qui fit rire ce dernier et il s'en alla sans plus de cérémonie.

« Tu as de la chance, tu sais… il aurait pu insister », fit sévèrement Hitomi.

« Tu devrais te mêler de tes affaires ! Je m'en sors très bien tout seul ! », répliqua Dilandau et il reprit sa promenade tout en continuant de manger son fruit. Miguel suivit et Van resta en retrait avec Hitomi. Il se demandait bien pourquoi son corps s'était tendu lorsque ce type s'était mis à faire des avances gestuelles à Dilandau. Qu'est-ce qu'il en a à faire de Dilandau ? Il n'avait qu'à se démerder ! Il pouvait bien lui arriver n'importe quoi, ce n'était pas son ami, il n'avait pas à s'inquiéter pour lui, il n'avait pas à faire attention à lui.

« Ben alors, tu viens ou tu rêvasses ? », dit Hitomi, le sortant de ses pensées.

« Oui, oui, j'arrive… »

-A suivre-