Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ Plus loin ❯ Votre avenir est mon passé ( Chapter 3 )
Plus loin…
Par Maria Ferrari
-Chapitre 3 - Votre avenir est mon passé-
« Hum, Hitomi... »
« Oui, Dilandau ? »
« Qui est Apollon ? »
« Heu, c'est le dieu de la beauté chez les romains, pourquoi ? »
« Pour rien », fit Dilly en rougissant.
Cette scène se passait dans la Regia, la demeure de César où il avait été transporté. Des médecins l'avaient examiné avant son transfert et l'avaient déclaré hors de danger. Dilandau observa la jeune fille, elle avait l'air extrêmement préoccupée.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? », s'intéressa Dilandau.
« C'est grave ce qui s'est passé... », répondit l'adolescente.
« Hum, oui, des gens ont tenté de tuer un homme, cela dit, j'en ai moi-même tués un certain nombre, je serais donc mal placé pour juger », relativisa le jeune commandant en haussant les épaules.
« ça... », confirma Van en fronçant les sourcils, détournant les yeux et grimaçant légèrement.
« Ce n'est pas ce que je voulais dire, la victime, c'est Jules César... et il aurait dû mourir dans cet attentat ! »
« Ah bon... et comment tu le sais ? », demanda Van.
« Je le sais car c'est une célébrité et que tout le monde le sait… en tout cas, sur terre »
« Hé bin, il n'est pas mort et je trouve ça très bien comme ça, moi ! », fit Dilandau en croisant les bras.
« Je suis assez d'accord avec Dilandau pour une fois », approuva Van.
« MAIS VOUS NE COMPRENEZ PAS !!! », s'écria la jeune fille.
« Hé, ne t'énerves pas... en quoi ça te gêne qu'il ne soit pas mort ? », interrogea le jeune roi.
« Tu ne l'aimes pas ? », fit Dilandau.
« Mais ça n'a absolument rien à voir avec le fait que je l'aime ou pas !! C'est grave qu'il ne soit pas mort aujourd'hui, car normalement c'est ce qui aurait dû se passer... ça va certainement entraîner des tas de bouleversements au niveau de l'avenir... et on ne sait pas si ce sera en bien ou en mal... on ne peut pas mesurer les conséquences de ce qui vient de se passer, mais c'est certainement énorme... »
« Hum, sachant que nous sommes sur la Lune des Illusions, je ne crois pas que ça va beaucoup bouleverser notre histoire sur Gaïa, donc... »
« Bonjour l'égoïsme ! Je te reconnais bien là, Dilandau ! Quand je pense que tu m'as fait pitié avec tes larmes tout à l'heure ! »
« Je... je... DE TOUTES FACONS, MAINTENANT, C'EST FAIT ET ON NE PEUT PLUS RIEN CHANGER !! »
Dilandau tourna les talons et partit d'un pas vif, irrité qu'on ait osé lui rappeler sa faiblesse. Miguel le regarda s'éloigner un instant, puis, le suivit.
« Bon, je comprends ce que tu veux dire, Hitomi, nous avons certainement changé le cours de l'histoire, mais Dilandau n'a pas tort pour une fois, ce qui est fait est fait et nous ne pouvons plus le changer... »
« Oui, c'est vrai », soupira l'adolescente.
« Et c'est peut-être moins grave que tu le penses... »
La jeune fille adressa une moue dubitative à son compagnon.
***
Dilandau s'appliquait à retenir ses larmes tandis qu'il marchait droit devant lui. Il ne savait pas où il allait, d'ailleurs, il n'y songeait même pas. La seule chose à laquelle il pensait était que pour une fois qu'il faisait quelque chose de bien pour quelqu'un, on le lui reprochait, allez aider les gens ! Miguel le suivait à distance respectable, il connaissait très bien son supérieur et sentait qu'il voulait être seul pour le moment.
« Où vas-tu jeune homme ? »
Cette question s'adressait à Dilandau. Il se tourna vers celle qui l'avait posée et demanda : « Qui êtes-vous ? »
« Hum, c'est plutôt à moi de te poser cette question, tu te trouves en ce moment chez moi », fit la femme, un peu taquine.
« Ah... on m'a pourtant dit que c'était la maison de César »
« L'un n'empêche pas l'autre... je suis sa femme... tu es sûrement un de ceux qui ont secouru mon mari, on m'a dit que le premier à être intervenu était un jeune inconnu, un adolescent vêtu bizarrement… tout de noir et de rouge, on m'a dit qu'il avait la peau très blanche, les cheveux argents et les yeux... rouges... et on a bien insisté sur le fait qu'il était très beau... tu corresponds parfaitement à cette description, non ? », fit Calpurnie, un léger sourire aux lèvres.
Ce qu'elle venait de dire mit du baume au coeur de Dilandau. Deux fois dans la même journée et de deux personnes différentes, on lui faisait remarquer combien il était beau. Non pas que Dilandau l'ignorait, bien au contraire, mais c'étaient les premières fois qu'on lui disait. A part lui-même, personne jusque-là n'avait eu l'air de remarquer son physique attrayant... ou, en tout cas, personne ne lui en avait fait le compliment.
« Et toi derrière ? Tu fais aussi partie des sauveurs de mon époux, n'est-ce pas ? »
« Pour être précis, je venais prêter main forte au seigneur Dilandau », répondit franchement Miguel en se rapprochant.
« Le seigneur Dilandau ? »
« C'est moi... Dilandau Albatou... et lui, c'est un de mes hommes, Miguel Labariel »
« Un de tes hommes ? »
« Oui, un de mes soldats »
« Tu n'es pas un peu jeune pour commander une armée ? »
« ... »
« Peu importe... je voulais vous dire un grand merci à tous les deux... ainsi qu'à votre ami, on m'a parlé d'un garçon brun qui... »
« CE N'EST PAS MON AMI ! », cria Dilandau, « JE... pardon... on s'est juste retrouvés ensemble dans la même galère ! C'est au contraire un ennemi, mais, des évènements récents nous ont contraints à faire route ensemble, ça serait trop compliqué à vous raconter »
« Hum... je comprends... Je ne me suis pas présentée, je m'appelle Calpurnie, je vais vous faire préparer des chambres, à moins que... »
« Vous voulez bien qu'on reste ici ? », fit Dilandau avec l'air d'une personne ne sachant pas où il allait dormir à qui on proposait un abri inespéré.
« J'en serai honorée... si en plus, cela vous arrange, alors, tout est pour le mieux... César s'est réveillé, il voulait vous voir »
« Moi ? »
« Oui, vous... et aussi, Miguel et... votre am... ennemi ! Mais surtout vous... si vous voulez bien me suivre… »
Les deux garçons s'exécutèrent. Dilandau s'étonnait de voir cette femme si détendue alors que son mari venait d'être victime d'une tentative d'assassinat. En fait, Calpurnie était joyeuse qu'on lui ait ramené son Jules vivant. Au moment où elle l'avait vu partir, elle avait cru qu'elle ne le reverrait que sur son lit de mort.
« Hum, heu, votre ennemi, il s'appelle comment ? », fit-elle.
« Van Fanel... et c'est le pire des imbéciles que Gaïa ait porté !! »
« Gaïa... je ne connais pas cette contrée »
« C'est normal »
« Ah... et c'est où ? »
« Si je vous le disais, vous ne voudriez pas me croire... »
Calpurnie poussa une porte et y entra, suivie des deux adolescents.
« Ah, les voici... », murmura César, alité.
Dilandau s'approcha et le contempla un peu. Il était affaibli, mais la flamme dans ses yeux était bien allumée. Ses yeux étaient vifs et brillants. César lui sourit.
« J'aurais aimé recevoir un garçon tel que vous d'une meilleure façon... mais je vais sûrement mettre beaucoup de temps à me rétablir et comme je regretterais de passer pour un ingrat, je préfère vous remercier de suite... »
« Qui êtes-vous exactement ? », demanda Dilandau.
« Pardon ? », fit César, étonné.
« Hitomi, la fille qui est avec nous, m'a dit que vous étiez une célébrité... seulement, moi, je viens de très loin et je n'ai pas l'honneur de savoir qui vous êtes, je sais juste votre nom et que des hommes ont tenté de vous tuer... C'est peu... »
« En effet, oui... d'où venez-vous exactement ? »
« Vous ne me croiriez pas... »
« C'est ce qu'il m'a dit à moi aussi », informa Calpurnie. Elle n'arrêtait pas de caresser son époux de sa main gauche, comme si elle voulait s'assurer qu'il était bien là, bien chaud, bien vivant. Elle arborait un sourire radieux.
« Dites-le moi quand même, j'en jugerai par moi-même... »
Dilandau tourna des yeux interrogatifs vers Miguel qui était resté derrière, comme pour lui demander son avis. Miguel fut bouleversé de cette marque de confiance. Dilandau, habituellement, se fichait éperdument de l'avis des autres. Là, il suppliait Miguel du regard de lui donner son opinion. Il demandait l'avis d'un de ses subalternes et le jeune soldat sentit qu'il le suivrait quel qu'il soit. Il prit rapidement une décision, s'avança et prit la parole.
« Nous venons de Gaïa »
« Qu'entendez-vous par Gaïa ? »
« C'est le nom de notre planète... nous ne venons pas de la Lune des Illusions », poursuivit Miguel.
« La quoi ? »
« La Terre », fit Dilandau, « votre planète »
« Vous seriez des dieux ? », fit César et Dilandau ne sut pas déterminer s'il parlait sérieusement ou s'il se moquait gentiment d'eux.
« Non, pas du tout, c'est juste que nous venons d'une autre planète... sauf la fille, Hitomi »
« C'est... intéressant ce que vous nous racontez là... », fit Calpurnie.
« Je savais que vous ne nous croiriez pas... surtout que... »
« Surtout que ? »
« Ce n'est pas fini... non seulement, Miguel, Van et moi ne venons pas de votre planète, mais de plus, Hitomi, qui, elle, est de la même planète que vous, n'est, par contre... pas de la même époque ! »
« Pas de la même époque... »
« Oui, elle vient de... quelque chose comme deux mille ans après vous... elle nous a d'ailleurs confié que, normalement, vous auriez dû mourir aujourd'hui, elle est même très embêtée que vous ne soyez pas mort ! »
« Hem ! », toussota Miguel, gêné de la dernière réplique de son supérieur, mais il se doutait que ce dernier l'avait fait exprès. Une sorte de vengeance pour la réflexion qu'elle lui avait faite tout à l'heure.
« Hé bien, vous direz à votre amie... »
« CE N'EST PAS MON AMIE !! », cria Dilandau, (mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir que je sois l'ami de gens pareils ?)
Calpurnie éclata de rire : « Fais attention à ce que tu dis, César, ce ravissant jeune homme a l'air particulièrement chatouilleux sur le sujet de ses amitiés »
« Je ne voulais pas vous offenser. Vous direz à la jeune personne qui vous accompagne, Hitomi, c'est ça ?, que je m'excuse de ne pas être mort et que j'aimerais qu'elle me parle de l'avenir car c'est un sujet qui me passionne »
Dilandau sentit au ton qu'il avait employé qu'il ne les avait absolument pas pris au sérieux Miguel et lui. Hitomi avait intérêt à prouver qu'elle venait du futur, car Dilandau avait l'impression de passer pour un mythomane et il ne le supportait pas.
« Oh, mais, elle va vous le prouver ! », fit fièrement Dilandau, « D'ailleurs, je vais tout de suite aller la chercher ! »
Et sans laisser le temps à ses hôtes de protester, il sortit et claqua la porte derrière lui.
« Ma parole ! Il a du feu dans les veines ton "Seigneur" ! », s'exclama Calpurnie.
« ça ne m'étonnerait pas... », lui répondit Miguel, sincère.
Trois minutes plus tard, Hitomi faisait une entrée fracassante aidée en ça par Dilandau qui la poussait brutalement. La jeune fille rétablit son équilibre et sa coiffure et s'apprêta à dire ce qu'elle pensait de ses manières à son "guide" mais en fut empêchée par ce même guide qui l'avait prise sans ménagement par le bras et amenée près de la couche de César.
« Vas-y, Hitomi ! »
« Vas-y quoi ? », fit la jeune fille en fermant à demi un œil et en ouvrant grand l'autre.
« Montre-leur que tu viens du futur ! »
Le visage de la jeune fille se décomposa et elle murmura, médusée, à l'attention de Dilandau : « Tu as été leur dire que je venais du futur ? »
« C'est la vérité, non ? », fit naïvement Dilandau.
« MAIS C'EST PAS UNE RAISON !!! », cria Hitomi, abandonnant toute retenue et le murmure pour parler à ce drôle de spécimen qu'était Dilandau.
« En quoi n'est-ce pas une raison ? », fit Dilandau en fronçant les sourcils.
« Ils vont nous prendre pour des fous », fit-elle entre ses dents en recommençant à murmurer.
« Mais non, voyons !… », contredit Calpurnie qui avait entendu ce qu'avait dit l'adolescente.
« Bon, alors ! Tu leur prouves que tu viens du futur, oui ou merde ?!! »
« MERDE !!! », laissa échapper Hitomi à bout de nerfs. C'est qu'elle commençait à en avoir marre de cette situation et aussi de Dilandau.
« Hem ! », toussota César.
« Oh, bonjour… », fit Hitomi à l'adresse du dictateur que Dilandau ne lui avait pas laissé le temps de saluer.
« Vous ne voulez pas me démontrer vos talents ? », fit-il sur un ton enjôleur en lui offrant son plus beau sourire.
« Mes talents ? », fit Hitomi en rougissant légèrement.
« Oui, vous ne voulez pas me parler de l'avenir ? »
Le visage d'Hitomi se décomposa une nouvelle fois et elle se retourna vers Dilandau.
« TU LEUR AS PARLE DE çA AUSSI !!!! »
« De quoi ? »
« Que je voyais l'avenir !!! »
« Il ne parlait pas de tes talents de devin, mais juste du fait que tu venais du futur et que tu pouvais donc lui parler de ton passé et de ton présent à toi, pauvre idiote... »
« Parce qu'en plus vous êtes devin ? », fit Calpurnie.
« Là, je crois que c'est moi qui ai gaffé, je me trompe ? », fit la jeune fille en fixant toujours Dilandau. Ce dernier haussa les épaules pour toute réponse, « Bon, très bien… que voulez-vous que je vous dise ? »
« Parlez-moi de l'avenir », fit César.
« Et si possible de choses qu'ils pourraient vérifier à brève échéance », ajouta Dilandau.
« A brève échéance en plus ! T'es marrant toi ! Tu crois que c'est facile !… OH, JE SAIS !!! Votre testament ! », s'écria-t-elle à l'adresse de César.
« Mon testament ? »
« Oui, y a-t-il y a beaucoup de monde à connaître son contenu ? »
« Quasiment personne à part moi »
« Ah ah ! Hé bien moi, je sais ce qu'il y a dedans ! », fit Hitomi triomphante, les deux poings sur les hanches.
« Tiens donc »
« Oui, oui… alors, pour commencer, votre héritier, c'est Octave, votre petit neveu et fils adoptif ! »
« C'est exact », fit César, amusé.
« Vous léguez une forte somme à chacun des habitants de Rome ! »
« Oui », fit le dictateur commençant à être franchement étonné.
« Hum… qu'est-ce que je sais d'autre ? Ah oui, dans votre testament, vous confiez un poste important à Brutus, un de ceux qui ont tenté de vous assassiner aujourd'hui même ! »
« Vous avez toujours bon », fit César, médusé.
« Hum, ça vous intéresserait de savoir en gros ce qui se serait passé après si on n'était pas intervenu ? », proposa Hitomi, se disant que quitte à modifier l'histoire…
« Oui »
« Bien, alors, Octave aurait accepté l'héritage, serait devenu empereur et se serait fait appelé Auguste »
« Tiens donc ! »
« Oui, d'ailleurs, un siècle de l'histoire romaine s'appelle le siècle d'Auguste… »
« Ah... Et quoi d'autre ? »
« Heu, je ne sais pas… hum, je pourrais vous parler de Cléopâtre, de Césarion et tout ça, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée »
« Pourquoi ? »
« Ils ont eu une fin un peu funeste et je ne suis pas sûre que ça vous plairait de l'entendre »
« Racontez-moi, je jugerai… »
« Hum… heu, voilà, après votre mort, Marc-Antoine et Octave vont s'allier pour poursuivre vos assassins et les tueront tous. Ensuite, Antoine va tomber… hem… amoureux de Cléopâtre et c'est là que les ennuis vont commencer »
« Ah »
« Oui, parce que, hé, hé, la Cléopâtre, elle est un p'tit peu gourmande », raconta Hitomi, gênée et cherchant ses mots, elle ne savait pas quelle pourrait bien être la réaction de César à ce qu'elle allait raconter, s'il allait se mettre du coté de son amante (qui est devenue celle de son lieutenant) ou s'il allait se mettre du coté de son fils adoptif, mais dans l'un ou dans l'autre cas, elle espérait de tout cœur qu'il ne ferait pas en sorte de se venger de l'un ou de l'autre par anticipation, « Alors, elle s'arrange pour que Marc-Antoine ait des territoires à gérer mais les lui fait gérer au nom de Césarion, parce que ça ne lui a pas plus du tout qu'Octave soit votre héritier au lieu de son fils… voilà, et les territoires ne lui suffisent pas, elle veut tout l'empire romain... et donc, je ne sais plus qui déclare la guerre à l'autre, quoi qu'il en soit, Octave et Antoine vont se battre… bon, et Octave va gagner une bataille importante, heu, la bataille d'Actium, il me semble… et Cléopâtre, revêtue d'une espèce de dignité, décide de se suicider pour échapper au déshonneur, mais, elle veut être sûre qu'Antoine ne lui survivra pas, elle s'arrange donc pour lui faire croire qu'elle est morte. Très malheureux, la grande andouille d'Antoine se suicide en se filant son épée dans le bide, et alors, seulement quand elle est sûre qu'Antoine est mort, Cléopâtre fait une sortie très théâtrale en se suicidant en se faisant piquer par un serpent - un aspic, je crois - voilà, histoire d'impressionner Octave dans sa mort, genre : "Regarde la façon dont je me suis tuée, tu serais bien incapable de faire une sortie si formidable". Je l'ai jamais aimée celle-là… », conclut Hitomi en se rendant compte qu'elle s'était un peu laissée aller dans son récit.
« Hé bien… il s'en serait passé des choses si j'étais mort »
« Oui, enfin, cela s'étend sur plusieurs années ce que je vous raconte »
« De toute façon, ça n'a aucune espèce d'importance puisque tout ça n'arrivera pas maintenant que le cours de l'histoire est bouleversé… non, ce qui est important, c'est que vous nous croyez quand nous vous disons que nous venons du futur ! », fit Dilandau.
« Ah mais, je vous crois, tout ce qu'elle m'a raconté est bien trop… fou… pour que ça soit inventé ! »
« Vous avez dit que Césarion avait eu une fin funeste ? », rappela Calpurnie.
« J'ai dit ça, moi ?… ah oui ! J'ai dit ça… », fit Hitomi en pensant (j'aurais jamais dû dire ça), « Hé bien, hum, il est mort quand il avait dix sept ans, je crois »
« Il est mort jeune ! Comment est-il mort ? », demanda César, voulant connaître le sort qu'aurait eu celui que beaucoup de monde présentait comme son fils.
« Hum… Octave l'a fait tuer », bredouilla Hitomi les yeux rivés sur le sol.
« J'avais cru comprendre qu'il n'aimait pas cette femme », constata Calpurnie, « mais je ne savais pas qu'il avait quelque chose contre Césarion, c'est vrai qu'il l'a toujours souverainement ignoré, mais de là… je pense qu'il n'aime pas le fait que Cléopâtre prétende que c'est ton fils », finit-elle plus sérieusement en se tournant vers César. Ce dernier avait les yeux dans le vague. Il releva la tête vers sa femme.
« Je ne parviens pas à me faire à l'idée qu'Octave aurait tué Césarion, ça me semble insensé !… Octave a une nature douce, je ne peux pas croire qu'il soit capable d'une chose pareille. En plus, il sait très bien que ce n'est pas mon fils… »
« Ce n'est pas votre fils ? »
« Il y a des fortes chances pour que ce soit le fils de tout un tas d'hommes mais pas de moi »
« Mais vous êtes bien son amant ? »
« Oui, mais je suis loin d'être le seul, vous savez… », plaisanta César.
« Hum, alors, il va peut-être falloir que je vous précise quelque chose : A l'époque d'où je viens, tout le monde est persuadé que c'était votre fils »
« Le seul fils que j'ai, c'est Octave, et encore l'ai-je adopté… je vais vous faire une confidence, je suis sans doute stérile », fit-il en souriant.
« Et Octave le sait ? »
« De quoi ? »
« Que ce n'est pas votre fils et que vous l'avez adopté ? »
« Non, mais qu'est-ce que ça change ? »
« Je ne sais pas… peut-être que ça change quelque chose pour lui… »
« … je n'arrive pas à croire qu'il ait pu faire une chose pareille ! »
« Et pourtant… », fit Hitomi, « Après une certaine guerre, il a fait massacrer de façon très cruelle tous les vaincus, il s'est même fait huer par ses propres légionnaires… par contre, après, il s'est très souvent montré clément envers pas mal de ses ennemis et… enfin, bon, c'est quelqu'un qui m'a toujours paru paradoxal, j'avais fait un exposé sur l'empire romain, et j'avais consulté pas mal de chose là-dessus, et au niveau d'Auguste, sa personnalité était… assez contradictoire »
« J'aimerais bien le rencontrer, moi, cet Octave, il m'a l'air prodigieusement intéressant ! », s'exclama Dilandau.
-A suivre-