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Sexe et sentiments

Par Maria Ferrari

-Chapitre 4 - Tout arrêter-

Folken sortit de ses appartements. Il marcha jusqu'à ceux de Dilandau et tapa à la porte. Personne ne répondit. Il réessaya et n'eut toujours aucune réponse.

« Dilandau ! », appela-t-il.

Rien.

Il haussa les épaules et avança sa main droite vers la serrure. Un petit instrument sortit d'un de ses doigts mécaniques. C'était un passe-partout. Il ouvrit la porte sans difficulté et pénétra dans l'antre du jeune commandant.

« Dilandau !... Es-tu là ?... Je veux qu'on parle ! »

Le maître des lieux n'était visiblement pas présent. Folken s'apprêta à rebrousser chemin. Il avait juste voulu vérifier que le jeune homme n'était pas chez lui. Son attitude l'inquiétait vaguement. Il savait Dilandau capable de tout. Y compris d'attenter à ses jours. Et il semblait encore plus déséquilibré ces derniers temps qu'il ne l'avait été jusque-là. Folken sentait confusément que Dilandau essayait désespérément de se raccrocher à quelque chose. Et que ce quelque chose, c'était lui.

Il regarda autour de lui, cherchant un indice sur le comportement de Dilandau. Les quartiers de Dilandau se résumaient à une chambre toute simple, loin du confort auquel son supérieur avait droit. C'était logique. Les slayers logeaient dans un dortoir, Dilandau dans une chambre, Folken dans un appartement confortable, et sans doute que les généraux avaient droit à des logements très luxueux. Quelque chose heurta l'esprit de Folken, c'était le vide de cette chambre. Il y avait un lit, une armoire et un bureau. Sur le bureau, il y avait un cahier et un crayon, rien de plus. Folken se laissa guider par sa curiosité, il alla ouvrir les deux tiroirs du bureau. Ils étaient vides. Folken alla visiter l'armoire. Celle-ci ne contenait que deux uniformes. Dilandau s'était arrangé pour avoir plusieurs uniformes pour pouvoir en changer régulièrement. Ses trois uniformes étaient différents. C'était typique de la coquetterie de Dilandau. Mis à part ces deux tenues militaires, l'armoire était aussi vide que les tiroirs. Dilandau n'avait pas d'habits civils et aucun autre effet personnel que le cahier et le crayon.

Il n'y avait même pas trace dans cette chambre d'une simple lettre.

Folken revint près du bureau. Il examina la couverture du cahier. Elle était usée et les coins écornés. Il avait été beaucoup manipulé. Folken l'ouvrit et regarda la première page, elle était noircie par une fine écriture très serrée.

(Une jolie écriture féminine), pensa Folken en souriant. Il remarqua la datation de la page, cela avait été écrit trois mois auparavant, à peu près à la même époque où on avait mis Dilandau sous ses ordres. Ses yeux parcoururent rapidement les mots. Il fut fasciné par ce qui était écrit. Il s'assit pour être plus à son aise pour compulser ce document. Il tournait les pages, avide d'en découvrir un peu plus sur son subalterne. Ses écrits étaient très révélateurs sur lui. Il ressortait notamment qu'il comptait énormément sur Folken. Celui-ci se mordit la lèvre inférieure en lisant certains passages.

Folken finit par refermer le cahier et se laissa aller sur le dossier de la chaise, méditatif. Puis, il se leva et sortit en ayant soin de refermer la porte derrière lui. Il réussit à la refermer à clé histoire que Dilandau ne s'aperçoive de rien.

Folken retourna à ses appartements les yeux baissés. En approchant, il sentit de la fumée, quelque chose brûlait. Il se mit à courir droit devant lui et vit que la fumée sortait de son appartement.

« AU FEU !!!! », hurla-t-il.

Folken hésita un instant devant la porte. Celle-ci était entrouverte. Il songea pendant un instant, et malgré l'urgence et la gravité de la situation, qu'il était sûr d'avoir fermé cette porte avant de partir à la recherche de Dilandau. Puis, il pensa aux documents qui étaient dans ses appartements.

Ses recherches.

Il poussa la porte en pensant se précipiter immédiatement vers son bureau, mais la vue des flammes dans tout l'appartement et de Dilandau assis tranquillement dans un fauteuil le paralysa. Il oublia ses papiers et secourut l'adolescent qui commençait à être asphyxié. Il le prit dans ses bras et sortit le plus vite qu'il put.

Les secours arrivèrent armés d'extincteurs. Le feu fut maîtrisé en l'espace de dix minutes, mais plus rien n'était récupérable dans le logement.

Le feu ne s'était pas répandu ailleurs. Tous les murs de la forteresse étaient ignifugés pour limiter les risques d'incendie.

Folken était adossé à un mur, tenant toujours Dilandau qui toussait, crachant la fumée qu'il avait avalée. Son supérieur avait les yeux fixés sur la porte de l'appartement. La vérité commençait à le choquer.

Toutes ses recherches réduites à néant.

Et c'était fatalement Dilandau qui en était à l'origine.

Dilandau qui était resté au milieu de son oeuvre, attendant son heure.

Les bras de Folken se relâchèrent. L'adolescent, se sentant tomber, s'y prépara et se mit sur ses pieds comme Folken le lâchait totalement.

« Dilandau, qu'as-tu fait ? », murmura Folken.

Dilandau continua à tousser pour toute réponse.

« C'est grave, Dilandau, c'est très grave ce que tu as fait ! », continua Folken un peu plus fort.

Il n'avait pas compris les signes de la dégénérescence de l'esprit de Dilandau jusqu'à ces dernières minutes. Il n'avait pas pris garde à son regard qui devenait peu à peu celui d'un dément.

Il n'avait pas vu que son comportement vis-à-vis de ses slayers ne signifiait pas forcément qu'il était violent, brutal, mais que c'était tout simplement pour attirer l'attention. Une sorte de « Regardez-moi, j'existe ».

De même pour sa pyromanie.

Et l'irrespect qu'il avait toujours montré envers lui.

Il n'avait pas accordé assez d'importance à tout ça. Il n'avait pas vu de différence par rapport à son comportement habituel, car sa folie allait crescendo. Elle augmentait progressivement et pour cette raison, il ne s'en était pas rendu compte. La raison de Dilandau allait bientôt sombrer dans les ténèbres de sa folie si lui, Folken, n'y faisait rien.

Ce qu'il venait de faire en était une preuve.

Son cahier en était une autre. Il avait remarqué que ses idées s'alignaient moins bien au fil des pages, comme si quelque chose l'empêchait de raisonner convenablement. Il avait aussi remarqué le contraste entre ses écrits et ses actions.

Ses écrits étaient pleins de sentiments envers les autres, de beaux sentiments. Et à le voir faire, il ne restait plus que l'égocentrisme et la haine.

« Regarde-moi, regarde-moi, regarde-moi », n'avait pas cessé de lui crier silencieusement Dilandau pendant ces trois mois. Et Folken était resté sourd à cet appel.

« Il n'est peut-être pas encore trop tard pour bien faire », murmura Folken, plus pour lui-même que pour les personnes autour de lui.

« C'est lui qu'a fait ça ?... Punaise, qu'il brûle des cités à sa guise, mais s'il commence à faire ça ici, j'veux qu'on le vire !! », fit l'un des "pompiers".

« Il n'est pas responsable de ce qu'il fait », le défendit Folken, « Viens Dilandau »

Il prit délicatement le bras de l'adolescent et le ramena à sa chambre. Il le fit passer dans sa salle de bain, une pièce d'un mètre carré avec une douche et un lavabo. Il lui ôta sa veste qu'il alla jeter sur le lit, puis, revint pour passer de l'eau fraîche sur le visage du jeune albinos. Celui-ci restait sans réaction, le regard dans le vague.

Fait étrange : Folken ne lui en voulait pas pour ce qu'il avait fait. Il ne lui en voulait pas d'avoir brûlé sa chambre, ni d'avoir brûlé ses habits et ses effets personnels, pas plus que de la perte de toutes ses recherches. Et c'était pourtant des années de travail qu'il conservait dans son appartement.

En fait, s'il y avait une personne à qui en voulait Folken, c'était lui-même. Maintenant qu'il y songeait, il aurait dû voir que Dilandau avait besoin d'aide et il aurait dû la lui apporter. Mais il ne l'a pas fait.

Il essuya le visage du jeune garçon et le mena vers son lit. Avant de se faire emmener, Dilandau prit quelque chose sur le lavabo. Une sorte de petite trousse.

Il le fit asseoir sur le lit et lui caressa les cheveux.

« Tout ira bien, Dilandau, je vais m'occuper de tout, je vais t'emmener ailleurs... et tu auras tes slayers avec toi, il n'est pas question qu'on les laisse ici... ce n'est pas un environnement sain pour des garçons de cet âge »

Il lui baisa le front tendrement et partit s'installer sur la chaise. Le dos tourné à Dilandau, il posa les coudes sur le bureau et se mit la tête dans les mains pour reposer son esprit de ce qui s'était passé. Après une dizaine de minutes, il se leva et se tourna pour regarder Dilandau. Le débardeur de ce dernier était en charpie.

« Mais qu'est-ce qu'il... », commença Folken.

Il se rapprocha et vit Dilandau qui faisait des trous dans son débardeur à l'aide de ciseaux à manucure. Ils étaient dans la petite trousse qu'il avait ramenée de la salle de bain.

« Dilandau, pourquoi découpes-tu ton débardeur ? », demanda Folken en murmurant.

« Pasque la veste, j'y arrive pas, c'est trop épais... »

« Donne-moi ça s'il te plait », fit gentiment Folken en approchant sa main des ciseaux. Dilandau se les laissa prendre sans faire d'objection et ses mains tombèrent, inactives, sur ses cuisses.

« Je vais t'acheter des vêtements civils... ce qu'il te plaira... mais il ne faudra pas les découper, hein ? », fit Folken en caressant la joue de Dilandau, « Mon pauvre Dilandau, tu vas t'en sortir... il faut juste que tu t'éloignes d'ici et que tu te reposes... Pardon Dilandau, j'aurais dû le voir plus tôt... Ne bouge pas de là, je reviens »

Folken se leva et sortit. Il était troublé.

-A suivre-